Rabat – Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a publié son nouveau rapport “L’islamophobie dans le courant dominant”. Il conclut que 35 institutions et fondations caritatives américaines ont transféré un total de 105 millions de dollars à 26 groupes islamophobes, entre 2017 et 2019, pour diffuser des informations erronées sur l’islam et les musulmans.
Le CAIR a annoncé la publication de “Islamophobia in the Mainstream” le 11 janvier dans un communiqué de presse. Ce nouveau rapport a attiré l’attention des médias internationaux puisque le CAIR est “la plus grande organisation musulmane de défense des libertés civiles d’Amérique.”
Dans le rapport, le CAIR définit l’islamophobie comme “la peur, la haine ou les préjugés à l’égard de l’islam et des musulmans qui se traduisent par un schéma de discrimination et d’oppression”.
Le conseil a analysé les documents fiscaux des 50 plus grandes institutions caritatives des États-Unis et a conclu que 35 d’entre elles ont acheminé des fonds à des groupes antimusulmans au cours de la période 2017-2019. Parmi les principaux financeurs figuraient Christian Advocates Serving Evangelism Inc, la Fondation de la famille Adelson, le Schwab Charitable Fund, la Marcus Foundation et le Jewish Communal Fund.
Christian Advocates Serving Evangelism a alloué plus de 60 millions de dollars à l’American Center for Law and Justice (ACLJ). L’ACLJ est un cabinet d’avocats qui “protège les libertés religieuses et constitutionnelles”, selon son site web. CAIR rapporte que l’ACLJ a déposé un mémoire au tribunal pour défendre l’interdiction des musulmans du président américain Donald Trump en 2017.
Le CAIR a recueilli et analysé des rapports du Texas, de la Californie et du Massachusetts sur les brimades à l’école. L’organisation a constaté que “les élèves continuent de subir des violences physiques et verbales parce qu’ils sont musulmans et ne se sentent pas à l’aise pour exprimer leur identité musulmane et participer à des discussions en classe sur les musulmans et l’islam.”
Sur la base d’une analyse médiatique de leurs communiqués de presse 2019-2020, le conseil a signalé que les incidents anti-mosquées aux États-Unis comprenaient la destruction, les dommages et le vandalisme ainsi que le harcèlement et l’intimidation.
De plus, l’analyse des médias a permis d’enregistrer 40 cas d’islamophobie dans les médias sociaux provoqués par des leaders institutionnels entre 2019 et 2020. Le conseil a défini les leaders institutionnels comme “des individus qui occupent une position d’influence ou de pouvoir au sein de nos institutions de confiance.”
Le CAIR affirme également que 7 individus ayant des antécédents d’islamophobie ont été nommés ou/et désignés pour servir dans l’administration de Trump.
Le 12 janvier, le conseil a signalé que des groupes antimusulmans ont engagé des agents de renseignement privés pendant plus d’une décennie pour surveiller les dirigeants musulmans.
Nihad Awad, directeur exécutif national du CAIR, a félicité “les dénonciateurs qui se présentent pour s’excuser, prendre leurs responsabilités et fournir des informations”.
Il a confirmé que le conseil “travaille avec diligence pour découvrir, perturber et exposer chaque tentative de ce groupe haineux anti-musulman et de ses alliés pour espionner les musulmans américains au service du gouvernement israélien”.
Le Conseil continue notamment à faire état de crimes haineux contre les communautés musulmanes aux États-Unis. Le rapport du Conseil intitulé “Hijacked by Hate” (Détourné par la haine) a été le premier à révéler l’implication des philanthropies américaines dans les organisations islamophobes. Le rapport “Islamophobia in the Mainstream” est une extension du rapport “Hijacked by Hate” de 2019.