Stuttgart – Face aux tensions croissantes suscitées par les brûlages de Coran, les musulmans de Suède adoptent une approche distincte et pacifique pour résoudre le problème. Husam El Gomati, d’origine libyenne, est à l’avant-garde de cette réponse, qui cherche à remplacer la confrontation par le dialogue et à tendre un rameau d’olivier par le simple fait de partager des chocolats.
Le pays a récemment été le théâtre d’une série de brûlages de Coran, légalement autorisés par les lois suédoises sur la liberté d’expression.
S’écartant nettement de l’escalade des confrontations souvent observée dans de telles situations, El Gomati et ses associés ont choisi d’engager des conversations amicales avec les passants, les médias et même les forces de l’ordre.
Leur stratégie consiste à distribuer des chocolats pendant les brûlages, afin d’inviter au dialogue tout en désamorçant les agressions potentielles.
Un exemple notable s’est produit pendant la fête de l’Aïd al-Adha, près d’une mosquée de Stockholm, où El Gomati et ses compagnons ont interagi avec la foule et distribué des chocolats tandis qu’un réfugié irakien diffusait des messages provocateurs au moyen d’un mégaphone.
Selon El Gomati, cette approche permet de passer de l’hostilité à la camaraderie, démontrant ainsi que la gentillesse et la compréhension peuvent être des outils plus puissants que la colère ou le ressentiment.
Au sein de la communauté musulmane suédoise, les réactions aux brûlages de Coran ont été diverses.
Julia Agha, directrice d’Alkompis, une chaîne d’information en langue arabe, a observé que l’atmosphère réelle de ces événements contredit souvent l’image amplifiée présentée sur les médias sociaux. Elle a noté que si les émotions vont de la tristesse à la frustration, l’atmosphère dominante tend à être calme plutôt que conflictuelle.
El Gomati a reconnu les pressions multiples auxquelles est confrontée la minorité musulmane de Suède, qui doit faire face à l’islamophobie et aux malentendus propagés par les acteurs politiques.
En outre, il a souligné la difficulté de faire comprendre la signification profonde du Coran à une société qui n’est pas habituée à une telle révérence religieuse.
Face à ces complexités, El Gomati a plaidé pour une approche pragmatique et progressive.