Il a été procédé récemment à la refonte du cadre juridique régulant l’activité du microcrédit. L’entrée en vigueur de la loi n°50-20 vient insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur considéré comme levier majeur de lutte contre la précarité. Ce nouveau texte se veut, en effet, un dispositif ouvert à l’ensemble des acteurs. Ladite loi fixe par décret le plafond des microcrédits et clarifie le système de liquidation des associations de microfinance dont l’accréditation n’a pas été encore retirée.
Les associations de microcrédit marocaines figurent parmi les plus dynamiques du monde arabe. Le Maroc se positionne en effet juste après l’Egypte en termes de portefeuille de crédits. A fin 2020, l’encours accordé au niveau national s’élève à 760 millions de dollars contre 1,23 milliard de dollars alloué en Egypte. C’est ce que l’on peut relever du rapport sur la stabilité financière du Fonds monétaire arabe. Cette publication trace une évolution positive du microcrédit dans le monde arabe à fin 2020.
Une performance qui traduit le rôle que revêt ce secteur dans le renforcement de l’inclusion financière. On note ainsi une progression de 6,3% du portefeuille crédits dans le monde arabe atteignant un encours de 3,4 milliards de dollars à fin 2020. L’encours moyen par client a atteint à la même période les 1.308 dollars par client. Pour ce qui est des clients actifs, le Maroc figure encore une fois en deuxième position. Sur les 5,54 millions de clients recensés dans le monde arabe, 910.000 émanent des associations de microcrédit marocaines contre 3,2 millions de clients actifs en Egypte. Il est à noter que le Maroc accorde une importance au développement du secteur du microcrédit et ce au vu du rôle qu’il joue en matière d’inclusion financière. Il a été procédé récemment à la refonte du cadre juridique régulant cette activité. L’entrée en vigueur de la loi n°50-20 vient insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur considéré comme levier majeur de lutte contre la précarité.
Ce nouveau texte se veut, en effet, un dispositif ouvert à l’ensemble des acteurs. Ladite loi fixe par décret le plafond des microcrédits et clarifie le système de liquidation des associations de microfinance dont l’accréditation n’a pas été encore retirée. Il vise à adapter les dispositions de cette loi avec celles du droit bancaire et d’assurer une représentation unique pour les établissements du microcrédit peu importe leur forme juridique. Notons que cette réforme intervient après la révision réglementaire du microcrédit en 2019, notamment après l’adoption de la loi n°85-18 modifiant la loi n°18-97. Cette révision est venue fixer un nouveau plafonds pour l’activité micro-crédit le rehaussant à 150.000 dirhams contre 50.000 dirhams auparavant. Trois niveaux de plafond ont été prévus dans ce sens et portent en premier sur un seuil maximum de 50.000 dirhams pour que le bénéficiaire puisse créer ou développer ses propres activités de production ou de service.
Le deuxième niveau fixe le plafond autour de 100.000 dirhams. Ce plafond est destiné à acquérir, construire ou améliorer le logement du bénéficiaire, de se doter d’installations électriques ou s’alimenter en eau potable ainsi que souscrire aux contrats d’assurance. Le troisième niveau porte, pour sa part, sur un montant maximum de 150.000 dirhams permettant de créer ou développer une activité de production ou de service en vue de leur insertion économique et remplissant au moins des conditions précises telles que l’inscription au registre de commerce, la disposition d’un statut d’auto-entrepreneur, l’assujettissement à la taxe professionnelle ou encore l’inscription au registre des coopératives sous forme de coopérative agricole ou être membre de l’une de celles-ci.
Rappelons qu’après une atonie observée suite à la crise sanitaire, l’activité du microcrédit a commencé à reprendre au niveau national. Au premier trimestre de l’année en cours, l’encours du microcrédit s’est établi à 8,16 milliards de dirhams, en progression de 9,77% comparé à mars 2020. La Fédération marocaine des associations de microcrédits (FNAM) note dans sa veille trimestrielle une amélioration des montants débloqués à fin mars comparé à la même période de l’année passée. Une augmentation de 22,6% a été observée au titre des premiers mois de l’année 2021 atteignant ainsi les 728 millions de dirhams. En revanche, le nombre des clients actifs a fléchi de 1,66% sur ladite période revenant ainsi à 886.109 clients actifs à fin mars contre 901.037 un an plus tôt.