Rabat – Pour construire un État social, le Maroc doit inclure de multiples acteurs sociaux représentant le grand public et plaçant les citoyens au centre des politiques publiques, a déclaré aujourd’hui le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc, Ahmed Reda Chami, dans une déclaration.
En veillant à ce que les secteurs privé et public marocains aient un siège à la table des négociations, le Maroc peut éviter le chaos des manifestations, a affirmé Chami.
Aujourd’hui, le dialogue social au Maroc fonctionne sans cadre juridique contraignant et reste vulnérable aux caprices politiques. Le Maroc doit établir une loi contraignante complète pour régir le dialogue social, qui soit à la hauteur des engagements internationaux du Maroc, a insisté M. Chami.
Pour répondre aux défis contemporains, le dialogue social au Maroc devrait étendre son champ d’action aux questions d’inégalité entre les sexes, aux droits du travail et aux conditions de travail, ainsi qu’à la question du salaire minimum dans le pays, a précisé Chami.
Les institutions publiques devraient renforcer les syndicats nationaux et mettre à jour les lois régissant les syndicats afin que la classe ouvrière soit mieux représentée. “Le développement économique ne peut devenir réel qu’avec la paix sociale, avec les citoyens au cœur des politiques publiques”.
Cette déclaration s’inscrivait dans le cadre de la séance d’ouverture de la 6ème réunion du dialogue social qui s’est tenue au Parlement marocain. Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhaouch, a également prononcé une déclaration lors de la séance d’ouverture, réitérant l’engagement du Maroc à favoriser et à encourager un dialogue social sain entre les institutions publiques et les syndicats représentant les secteurs privé et public du Maroc.
L’ouverture d’un canal de dialogue entre les institutions de l’État, les propriétaires d’entreprises et la classe ouvrière est essentielle pour que le Maroc puisse mieux se reconstruire dans l’après-pandémie. “Le dialogue social au Maroc n’est ni un besoin moral ni une réponse aux appels internationaux, il est plutôt le point d’ancrage de la vision du Maroc pour une démocratie inclusive”, a expliqué Akhannouch.
Un dialogue social solide promet d’augmenter l’afflux d’investissements dans le pays, de créer des emplois et d’aider les entreprises à surmonter la crise économique induite par le COVID, a soutenu Akhanouch.
Les ambitions du Maroc en matière de dialogue social sont incarnées dans le discours du Roi Mohammed VI prononcé à l’occasion de la Fête du Trône. Le Roi Mohammed VI a souligné l’importance du dialogue social pour stimuler la compétitivité des entreprises et soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs, a rappelé le responsable.
Le Maroc mise sur le dialogue social pour résoudre un certain nombre de problèmes cruciaux, notamment des taux de chômage élevés, un faible pouvoir d’achat des consommateurs et un filet de sécurité sociale sous-optimal.
Le secrétaire exécutif de la Confédération arabe du commerce, Mustapha Tlili, a également fait une déclaration lors de la séance d’ouverture, affirmant que le monde arabe a grand besoin d’une réussite locale.
Le Maroc est bien placé pour fournir un modèle exemplaire d’un État social réussi fondé sur un dialogue social efficace, a expliqué Tlili.