Rabat – Malgré les efforts déployés par le Maroc pour numériser les services publics et dynamiser l’économie numérique, 98% des transactions au Maroc en 2020 se font exclusivement en espèces.
Dans son dernier rapport, intitulé “The Inflection Point : L’économie numérique de l’Afrique est prête à décoller “, l’ONG Endeavor, basée à New York, a indiqué que l’utilisation de l’argent liquide reste dominante dans les pays africains en raison des faibles taux d’urbanisation et du retard des infrastructures bancaires.
Le Maroc se classe au premier rang des pays africains cités dans le rapport, avec la plus grande part d’argent liquide dans les transactions, devant l’Égypte (92,5 %), le Nigeria (92,3 %), l’Afrique du Sud (85,6 %) et le Kenya (80,6 %).
Au niveau mondial, le rapport note que le Royaume-Uni est le pays qui a le plus recours aux transactions numériques, l’argent liquide n’étant utilisé que dans 22,1 % des transactions.
La faible utilisation des transactions numériques au Maroc est expliquée plus en détail dans le rapport, qui montre que 64 % des Marocains préfèrent effectuer leurs transactions dans des agences. Les transactions aux guichets automatiques, les transactions mobiles et les transactions par internet représentent les options restantes, mais moins préférables.
La confiance des Marocains dans les transactions physiques place le pays d’Afrique du Nord en cinquième position sur le continent, derrière le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Angola et le Kenya. Les quatre pays ont une préférence moindre pour les transactions dans les agences (15-40%), ce qui laisse la place à davantage de transactions numériques via le mobile et l’internet.
Sans surprise, le Maroc a le taux le plus élevé d’Afrique de succursales bancaires pour chaque 100 000 adultes, soit 24. Cette tendance favorise le flux des transactions financières par le biais des agences bancaires et place le Maroc devant l’Afrique du Sud, le Botswana et le Ghana dans cette catégorie, puisque ces pays ne comptent que 9 agences bancaires pour 100 000 adultes.
Alors que les Marocains continuent de se méfier des outils de l’économie numérique, l’économie numérique de l’Afrique devrait atteindre 712 milliards de dollars en 2050, contre 115 milliards actuellement. La pandémie de COVID-19 et l’augmentation des talents en matière de technologie posent les bases d’une telle transition.