Rabat – Malgré les nombreuses mesures prises par le gouvernement marocain pour atténuer l’effet de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire nationale, la crise devrait exercer une forte pression sur les ressources du pays.
Un récent rapport du think tank marocain The Policy Center for the New South est arrivé à la conclusion que la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations alimentaires le rend particulièrement vulnérable aux chocs extérieurs résultant de la guerre en Ukraine.
Dans son analyse, le think tank a pointé du doigt la sécheresse record de cette année, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale causées par la guerre en Ukraine et l’effet persistant des retombées économiques de la crise du COVID-19 comme les principales raisons des défis croissants du Maroc en matière de sécurité alimentaire.
En 2020, les importations alimentaires du Maroc s’élevaient à 6,5 milliards de dollars, tandis que ses exportations s’élevaient à 4,2 milliards de dollars.
La production céréalière du pays est en moyenne de 70 millions de quintaux, tandis que ses importations céréalières sont en moyenne de 50 millions de quintaux au cours d’une année typique.
Les années de sécheresse augmentent la dépendance du pays à l’égard des importations, comme en 2022 et 2019-2020. La sécheresse peut faire grimper les importations de céréales à 87 millions de quintaux par an, ce qui coûte plus de 2,9 milliards de dirhams (290 millions de dollars) et représente près de la moitié des importations agricoles.
Jusqu’à présent, le Maroc a réussi à protéger les ménages vulnérables de la hausse des prix des denrées alimentaires en subventionnant fortement les denrées alimentaires de base et les produits énergétiques, explique le rapport.
Mais ces mesures vont entraîner une hausse des dépenses publiques.
Le coût élevé des subventions publiques met en évidence la nécessité pour le Maroc de se tourner vers une stratégie plus durable pour faire face à la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
Pour résoudre ce problème, le Maroc a conçu une stratégie soutenue par l’État visant à améliorer l’efficacité et la résilience de l’agriculture pluviale et à accroître la contribution du secteur agroalimentaire.
Avec la zone de libre-échange, le Maroc et le reste de l’Afrique seront capables de repousser l’effet des effets géopolitiques négatifs sur la sécurité alimentaire régionale, a conclu le Policy Center for the New South.