Rabat – La société de réassurance marocaine Société Centrale de Réassurance (SCR), filiale du groupe d’investissement public Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), a annoncé son intention de lancer une nouvelle entreprise d’assurance au Maroc.
Conformément aux principes de la finance islamique, la nouvelle filiale de la SCR proposera des offres de produits de réassurance conformes à la charia, contribuant ainsi à la consolidation du jeune écosystème marocain de la finance islamique.
Le financement islamique, également connu sous le nom de financement participatif, est relativement nouveau dans le pays d’Afrique du Nord. La SCR est seulement la deuxième compagnie d’assurance à émerger dans le secteur du financement islamique au Maroc.
La première institution de financement Takaful du Maroc, Takafulia Assurance, a fait ses débuts le mois dernier. Bien qu’il soit jeune et sous-développé, le secteur de la finance islamique au Maroc est le sous-secteur bancaire qui connaît la croissance la plus rapide, selon les données de Bank Al-Maghrib (BAM), la banque centrale du Maroc.
La tendance à la croissance est particulièrement notable en termes de financement islamique des prêts au logement, avec un taux de croissance annuel de 32 %, selon les données de la BAM.
Connu sous le nom de financement “Murabaha”, le financement islamique est un système de financement sans intérêt. Les banques participatives ont fait leurs débuts au Maroc en 2018, moins d’un an après avoir obtenu l’agrément de BAM.
En février 2022, le paysage du financement islamique au Maroc compte cinq banques islamiques : Bank Assafa, Umnia Bank, Al Akhdar Bank, Bank Al Yousr, et Bank al Tamweelwa Al Inma.
Le Maroc compte également trois structures de financement participatif – Dar Al Amane, Arreda et Najma – spécialisées dans la mobilisation de ressources pour répondre aux besoins des clients dans le respect de la charia.
Le taux de croissance du secteur a été particulièrement impressionnant entre 2019 et 2020, avec une augmentation de 75 % en valeur, selon BAM.
En plus de la demande croissante de financement Murabaha pour les prêts immobiliers, les dépôts des clients au sein des banques islamiques ont également connu une augmentation significative depuis 2018, passant de 1,4 milliard de dirhams (154 349 millions de dollars) en 2018 à 2,3 milliards de dirhams (253 573 millions de dollars) à la fin de 2019.
Le financement islamique est un sous-secteur bancaire compétitif évalué à 2 200 milliards de dollars en 2021, les principales institutions de financement islamique étant regroupées dans la région du Moyen-Orient.