Rabat – Bien que l’année 2023 ait connu une augmentation significative du volume des précipitations au Maroc par rapport à l’année dernière, le rendement agricole du pays reste sous-optimal, selon les données de la banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib (BAM).
Dans son dernier rapport sur l’état de l’économie, la BAM explique qu’à la fin du 30 mars 2023, le volume cumulé des précipitations au Maroc a atteint 202,4 mm, soit une hausse de 15,6 % par rapport à la saison agricole précédente et une baisse de 17,3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les ressources en eau du Maroc restent faibles malgré la reprise modérée des taux de remplissage des barrages marocains, ajoute le rapport, précisant que le taux de remplissage moyen des barrages s’établit à 34,3 % au 7 avril, contre 33,9 % en 2022 et 50,9 % en 2021.
L’agriculture est un secteur vital de l’économie marocaine. Malgré les efforts du pays pour diversifier son économie, l’agriculture représente encore plus de 10 % de la production intérieure brute (PIB) du pays et emploie 30 % de la population active.
Cependant, l’agriculture marocaine reste très vulnérable aux conditions météorologiques défavorables, la sécheresse de l’année dernière ayant fait chuter les rendements, ce qui a fait monter en flèche les prix des denrées alimentaires et aggravé la dépendance du pays à l’égard des importations de denrées alimentaires.
De nombreux observateurs ont décrit les rendements agricoles sous-optimaux comme étant à l’origine de la hausse des taux d’inflation, l’un des principaux défis auxquels l’économie marocaine est actuellement confrontée. Des rapports convergents de la Commission supérieure de planification (HCP) et de BAM indiquent que la baisse de l’offre est à l’origine du choc des prix sur le marché intérieur.
À la fin du mois de février 2023, l’inflation au Maroc a augmenté à un taux annuel de 10 % en glissement annuel, soit cinq fois la moyenne recommandée de 2 %. De nombreux observateurs s’accordent à dire que la hausse spectaculaire de l’inflation est principalement due à l’augmentation des prix des denrées alimentaires.
Les prix des produits alimentaires ont augmenté à un rythme annuel de 18,4 %, contre 3,7 % pour les produits non alimentaires.