Rabat – L’Algérie et la Tunisie se sont classées parmi les pays les moins libres économiquement dans le dernier indice de liberté économique publié par le groupe de réflexion canadien l’Institut Fraser.
L’Algérie se classe parmi les 10 pays les moins bien notés, l’institut notant que les réponses politiques à la pandémie de COVID-19, telles que les dépenses publiques massives, les restrictions de voyage et les fermetures, “ont sans aucun doute contribué à une érosion de la liberté économique pour la plupart des gens”.
Tout en conservant un classement constant depuis 2010, l’indice a noté un déclin de l’Algérie depuis sa première apparition dans le classement dans les années 1980, lorsqu’elle était beaucoup plus proche des 100 premiers pays.
Les rapports du Baromètre arabe de 2019 et 2021 ont en effet montré que les préoccupations économiques étaient les plus répandues parmi la population algérienne, 40% des Algériens les citant comme le défi le plus important, et 52% au printemps 2021.
La Tunisie, en revanche, a connu un déclin beaucoup plus marqué, puisqu’elle s’est classée parmi les 70 premiers pays tout au long des années 80 et 90, avant de décliner progressivement pour atteindre sa position actuelle, à la 128e place.
Également touchée par l’impact de COVID-19, un rapport de la Banque mondiale publié en avril indiquait que les perspectives économiques du pays restaient “très incertaines”. Outre une inflation croissante et une dette “insoutenable”, le pays a également connu des niveaux de pauvreté sans précédent.
Malek Ezzahi, ministre tunisien des Affaires sociales, a déclaré à Nessma TV au début de l’année que près d’un million de familles tunisiennes sont pauvres, contre 300 000 familles en 2010. Il a ajouté que près de 6 millions de Tunisiens, soit la moitié de la population du pays, se trouvent sous le seuil de pauvreté.
Le Maroc, pour sa part, s’est classé parmi les 100 premiers pays, se qualifiant pour le troisième quartile des pays les plus libres économiquement. Mais alors que le pays émerge des effets de la COVID-19, sa population est confrontée à une augmentation du coût de la vie, les produits importés devenant plus coûteux à se procurer.
Le pays a également connu un léger déclin dans son classement depuis les années 1980, bien que son classement actuel soit une amélioration par rapport aux années 2010.
L’Institut Fraser mesure la liberté économique en prenant en compte la taille et les dépenses du gouvernement, la protection des droits de propriété, les niveaux d’inflation, la liberté du commerce international et la quantité de réglementations imposées par le gouvernement.
Hong Kong se classe premier dans le rapport, le top 10 comprenant également des pays comme Singapour, les États-Unis, la Suisse et l’Australie.