Sonatrach opère, pour la énième fois, un changement à la tête de Naftal qui a déjà consommé une demi-douzaine de P-DG sur les dix dernières années.
Mourad Menaour vient d’être nommé P-DG, par intérim, de la Société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers (Naftal), en remplacement de Kamel Benfriha. Il a été, officiellement, installé dans ses fonctions jeudi, 9 septembre, lors d’une cérémonie au siège de la direction générale de Sonatrach en présence des cadres dirigeants de la compagnie nationale des hydrocarbures. Âgé de 55 ans, Mourad Menaour est titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’État en génie industriel, de l’École nationale polytechnique d’Alger, ainsi que d’un Master en business et administration (MBA).
Il a acquis une longue expérience dans le secteur pétrolier. C’est en 1990 qu’il rejoint Sonatrach en qualité d’ingénieur d’études au sein de la branche commercialisation du pétrole brut et des produits raffinés. En 2016, il prend la tête de la direction commercialisation. Depuis 2020, Mourad Menaour est membre du conseil d’administration de Naftal. Sa dernière fonction était celle de directeur commercialisation auprès de Naftal à Londres. Ainsi, Sonatrach opère, pour la énième fois, un changement à la tête de Naftal. Celle-ci a déjà consommé une demi-douzaine de P-DG sur les dix dernières années.
Sonatrach ne dit cependant pas quelles sont les raisons qui l’ont poussée à démettre de leurs fonctions ces P-DG. Certes, la compagnie possède un pouvoir discrétionnaire de prendre de telles décisions. De même, elle dispose d’une marge d’appréciation pour en déterminer l’opportunité. Elle voit dans ces décisions le témoignage du souci d’intégration de Naftal dans une démarche d’amélioration de la gouvernance qui devrait lui permettre de mieux se positionner sur le marché. Il n’en demeure pas moins qu’en dehors des murs de Sonatrach, ces décisions de limogeage sont interprétées diversement par différents observateurs.
Certains craignent que ces changements n’affaiblissent l’entreprise et ne provoquent une instabilité. Dans le secteur de l’habitat, c’est le directeur général de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), Hafed Soufiane, qui a été remercié. Il a été remplacé par Nassim Racim Ghalem. Le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a expliqué, dans un communiqué, que cette décision est motivée par le fait que Hafedh Sofiane “n’a pas atteint les objectifs tracés”. Né en 1985 à Tlemcen, Ghalem, titulaire d’un diplôme d’architecte avait occupé le poste de directeur de projet à l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL), avant d’en devenir le directeur régional. Par ailleurs, l’assemblée générale ordinaire de l’ENPI a eu lieu, jeudi, 9 septembre.
À la faveur de cette réunion, Zaïr Hocine a été élu président du conseil d’administration de l’entreprise. L’ENPI fait face à une kyrielle de problèmes, avec des retards dans les livraisons de logements aux souscripteurs, et avec des chantiers tournant au ralenti. Dans ce contexte de grande morosité, le ministère de l’Habitat tente de secouer le cocotier. Parviendra-t-il à faire avancer les choses rapidement ? C’est là toute la question qui importe car un changement ne vaut que par ses résultats pratiques.