Les pharmaciens d’officine de la wilaya de Constantine ont boycotté dimanche les distributeurs de médicaments. Le mouvement lancé par des adhérents du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) de la région de Constantine a été largement suivi, selon les initiateurs.
Les premières estimations ont relevé un taux de suivi de plus de 70%, indique un communiqué signé par Abdelhak Zefizef, vice-président du Snapo, et daté du 14 février.
Le même texte, dont nous détenons une copie, explique que cette action est venue en réaction aux nombreux problèmes d’approvisionnement que connaissent les pharmaciens et aux multiples « dérives » constatées dans le secteur de la distribution.
Parmi ces problèmes, on cite «la rétention des stocks, dissimulation des produits, ventes conditionnées, ventes concomitantes, ségrégation entre pharmaciens, pratiques anti déontologiques, etc. » Les protestataires ont surtout voulu exprimer leur colère contre les ruptures qui persistent depuis plusieurs semaines.
Le bureau national du syndicat a d’ailleurs recensé au 31 décembre 2020 pas moins de 335 spécialités de médicaments en rupture. Cette situation empêche les pharmaciens de répondre à la détresse des malades face à ces ruptures récurrentes, dont la liste ne cesse de s’allonger.
Une situation insupportable, selon le bureau national, qui constate la dégradation sans cesse du marché du médicament, « surtout concernant la disponibilité des médicaments et l’approvisionnement des officines », est-il souligné.
Profitant de cette occasion, le syndicat a tenu à rappeler sa position vis-à-vis de la démarche des pouvoirs publics visant à organiser la filière, notamment en ce qui concerne la grossiste rie des médicaments, véritable « nid de guêpes ». «Le Snapo rappelle que le décret portant organisation et fonctionnement des établissements pharmaceutiques a été présenté au gouvernement sans concertation des pharmaciens d’officine, notamment le Snapo, alors que ce texte était très attendu depuis des années, et ne comprend en son sein aucune disposition déontologique pour les établissements de distribution, ce qui donne au fonctionnement de ces entreprises un caractère purement commercial et lucratif», lit-on dans le même document.
L’action constantinoise a, semble-t-il, trouvé un écho favorable à travers le réseau national des pharmacies d’officine, où la situation n’est guère différente.
Les appels se multiplient d’ailleurs pour que cette action qualifiée de « grève blanche » se généralise à tout le territoire national.
A Constantine, pôle de l’industrie et de la grande distribution pharmaceutique, les protestataires ont décidé de renouveler leur action chaque dimanche jusqu’à ce que cesse ce diktat.