Depuis sa mise en place, le Plan Maroc Vert a stimulé les investissements agro-industriels privés et les modèles d’agrégation agricole capables de transformer la productivité agricole et de réduire la pauvreté rurale.
Le modèle agricole marocain est mis en avant par la Banque Africaine de Développement (BAD). En effet, dans sa récente analyse intitulée « Perspectives de Développement des Zones de Transformation Agro-industrielle spéciales (SAPZ) en Afrique : Leçons de l’expérience », la Banque met l’accent sur huit études de cas de recherche tirées des agglomérations de développement spatial existantes en Afrique, qui englobent les activités agro-industrielles, agroalimentaires, horticoles et halieutiques.
Partant des conclusions des différentes études de cas, elle évalue la performance de chaque type d’agglomération sur la base d’un ensemble de « facteurs de succès » clés qui sont liés aux exigences de la planification et de la mise en œuvre du modèle SAPZ. Dans son décryptage du contexte opérationnel de ce concept, la BAD met en exergue le rôle de l’État en tant que « catalyseur » et celui du secteur privé en tant que « source d’investissement » pour les SAPZ. Dans ce cadre, cette analyse revient sur les agropoles intégrées au Maroc ainsi que sur les enseignements tirés de la stratégie agricole du pays, la considérant comme réussie.
Des pôles d’agro-croissance attrayants
La Banque africaine de développement voit dans la localisation des SPAZ dans les zones rurales, une solution spatiale face à l’urbanisation rapide de l’Afrique. Elle soutient que la localisation d’agglomérations agro-industrielles dans de vastes zones géographiques, comme le suggère le modèle SAPZ, peut servir de catalyseur à la croissance des villes secondaires ou intermédiaires au sein du paysage rural.
Ainsi, les études menées au Maroc, par exemple, montrent que les pôles d’agro-croissance faisant office de centres de transformation et de commercialisation pour les activités d’agro-industrialisation « ne font pas qu’apparaitre dans le paysage rural, mais qu’ils précipitent des changements économiques et sociaux qui rendent ces lieux attrayants pour les jeunes ruraux locaux en quête de travail qui, à défaut, auraient pu être attirés par la capitale ou d’autres centres urbains existants ». Il s’avère que ces changements sont porteurs d’une série de promesses de transformation structurelle par le biais de l’agro-industrialisation, susceptibles de déboucher sur une plus grande diversification économique et un modèle d’urbanisation plus équilibré.
Facteurs de réussites
Depuis sa mise en place, le Plan Maroc Vert a stimulé les investissements agro-industriels privés et les modèles d’agrégation agricole capables de transformer la productivité agricole et de réduire la pauvreté rurale. Les réformes juridiques dans le secteur ont été accompagnées par des réformes institutionnelles des agences gouvernementales et des interventions publiques. Dans le même sens, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts (MAPMDREF) a recentré ses principales fonctions de réglementation, tandis que la prestation de services et le soutien à l’investissement dans l’agriculture ont été délégués à des agences autonomes et au secteur privé par le biais de partenariats public-privé.