La rentrée scolaire de septembre 2022 connaîtra-t-elle des entraves en raison de la confection des livres pour les élèves du primaire et du secondaire ? Cela à cause du manque du papier sur le marché international et par la faute de la Covid-19.
Et qui dit rareté, dit augmentation du prix. C’est ainsi que tous les fournisseurs à l’échelle mondiale viennent de procéder à une augmentation du prix du papier qu’ils fabriquent.
La hausse est de plus de 50% ; la tonne, naguère acquise à deux mille dinars, est passée à un peu plus de trois mille dinars. Le plus alarmant, c’est que cette matière première stratégique et primordiale est, de plus, introuvable.
Par ailleurs, il s’agit d’une situation financière tout à fait incommode pour l’ensemble des imprimeurs tunisiens qui – depuis la fermeture de l’usine à papier de Kasserine, il y a plus de deux ans de cela – doivent se débrouiller de leur propre chef pour importer – et sur leur propre compte – cette matière première indispensable.
Il s’agit de confectionner près de 13,3 millions de manuels dans les délais impartis par le commanditaire, à savoir le Centre National Pédagogique (CNP). Un organisme strict relevant du ministère de l’Education et de celui du Commerce.
Dès lors, les imprimeurs, particulièrement les moyens et les petits d’entre eux, doivent souscrire des emprunts bancaires asphyxiants pour pouvoir participer aux appels d’offre dans les délais impartis. Et tenter d’arracher, un tant soit peu, un ou deux lots de manuels à imprimer. Ce travail saisonnier permettra à leur entreprise de survivre tant bien que mal…
Quant au règlement financier de la quote-part du CNP et de la Caisse de compensation, il n’a lieu que plusieurs mois après la remise des livres imprimés. Ce qui augmente les intérêts bancaires.
En raison donc du prix astronomique du papier, y compris, bien sûr, celui des couvertures des livres, les ministères de tutelle se verront casquer plusieurs dizaines de milliards supplémentaires par rapport à l’année scolaire écoulée.
Phénomène gravissime, vu la situation économique si précaire que traverse notre pays.
Du reste, on ne voit pas comment les entrepreneurs de ce secteur vont s’en sortir sans dégâts, dans les délais impartis tout à fait inopportuns, dès lors qu’il n’y a pas toujours pas de papier sur le marché international !!!
Dès à présent – les choses étant ce qu’elles sont – plus d’un imprimeur des manuels scolaires se trouve dans une situation tout à fait intenable, d’autant plus que de nouvelles et insupportables restrictions – du jamais vu ! – viennent d’être communiquées sur le cahier des charges du CNP aux imprimeurs.
Pour vous donner une idée des affres de l’absence du papier sur la scène mondiale, le ministre libyen de l’Enseignement n’est pas parvenu, à son tour, à préparer à temps les manuels scolaires indispensables pour la rentrée d’octobre dernier. Du coup, il a été châtié par le Premier ministre Débaïba qui l’a, tout bonnement, fait emprisonner…
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