La Russie peut se contenter de contrôler une partie de la crise ukrainienne, notamment les zones frontalières et celles habitées par des groupes d’origine russe, mais étendre son contrôle à l’ensemble du territoire ukrainien pourrait être un grand risque.
Dwight Eisenhower (1955) a été le premier président américain à proposer l’idée d’un système de contrôle du trafic aérien non armé afin de renforcer la confiance, la prévisibilité et la stabilité. Le 12 mai 1989, le président américain George W. Bush a proposé la création du système “Ciel ouvert”, qui développait le concept du président Eisenhower. Au vu des tensions et des affrontements diplomatiques au niveau international, qui conduisent à un engagement militaire en Ukraine, on s’interroge sérieusement sur le sort et l’efficacité des traités et accords internationaux, tels que le traité “Ciel ouvert”.
1- Le traité “Ciel ouvert
Le traité “Ciel ouvert” autorise les armées des États parties à effectuer des vols de reconnaissance non armés au-dessus du territoire d’autres États parties. Il a été signé le 24 mars 1992 et est entré en vigueur le 1er janvier 2002.
En décembre 1989, les participants à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord à Bruxelles ont publié le document “Ciel ouvert : Essential Elements”, qui préconisait la mise en place d’un régime de ciel ouvert pour les membres de l’OTAN et du Pacte de Varsovie afin de promouvoir l’ouverture, la transparence, l’instauration de la confiance et de faciliter la vérification des accords de maîtrise des armements et de désarmement. Lors de la réunion entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie à Ottawa le 12 février 1990, le Canada et la Hongrie ont lancé une initiative similaire.
2- Les arrêts
Le Traité établit un régime de ciel ouvert pour les vols d’observation non armés de courte durée effectués par des États parties au-dessus du territoire d’autres États parties. Il donne à chaque État partie le droit d’effectuer des vols et l’obligation d’accepter les vols de contrôle au-dessus de son territoire.
Le traité définit un “quota passif” pour chaque État partie, qui est le nombre total de vols de contrôle que chaque État partie est obligé d’accepter au-dessus de son territoire, et un “quota actif”, qui est le nombre de vols de contrôle par un État qu’une partie a le droit d’effectuer au-dessus du territoire de chaque autre État partie.
Le traité permet aux États parties de former des groupes et de redistribuer leurs “quotas actifs”, obtenant ainsi un total combiné de “quotas actifs et inactifs”. Pour effectuer un vol d’observation, l’Etat partie observateur doit donner un préavis d’au moins 72 heures à l’Etat partie qu’il souhaite observer.
3- Vérification et conformité
Le traité a établi un comité consultatif “Ciel ouvert” (OSCC) qui fait son travail par consensus. Ce comité est responsable des questions relatives au respect du traité, cherche à résoudre les ambiguïtés et les différences d’interprétation si elles se présentent, examine les demandes d’adhésion au traité et s’occupe des mesures techniques et administratives.
Les réunions publiques mensuelles se tiennent au siège de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne.
Le traité prévoit la tenue d’une conférence périodique d’examen de la mise en œuvre du traité trois ans après l’entrée en vigueur du traité, puis tous les cinq ans.
4- Développements
Après que le président Poutine a dévoilé pour la première fois les cinq nouvelles armes (hypersoniques) en mars 2018, les décideurs américains ont commencé une série de retraits des traités sur les missiles. Ils ont également développé des missiles “trompeurs”, comme le système multi-tâches “AEGIS”, et se sont ensuite retirés du Traité sur les missiles à courte et moyenne portée, puis du Traité Ciel Ouvert, pour accepter récemment la prolongation de “START 3”, après avoir estimé qu’ils n’avaient plus aucune valeur d’Où la limitation des capacités stratégiques, en fonction de ce qu’ils possèdent – les Américains et les Russes – de capacités nucléaires et de moyens de lancement de ce traité.
Le 22 mai 2020, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo a annoncé l’intention des États-Unis de se retirer du traité “Ciel ouvert”. Il a cité des violations présumées du traité par la Russie qui ont précipité le retrait américain. Le 22 novembre 2020, les États-Unis se sont officiellement retirés du traité.
Le 15 janvier, le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a annoncé que la Russie allait entamer des démarches pour se retirer du traité “Ciel ouvert”. Il a ensuite suggéré que la Russie reconsidère le cas du retour des États-Unis dans le traité. En réponse à une question concernant sa déclaration lors d’une conférence de presse le 2 février, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a indiqué que l’administration Biden “examinait la question” et prendrait une décision en temps voulu.
Le 19 mai, la Douma d’État russe a adopté un projet de loi visant à ratifier officiellement le retrait du traité “Ciel ouvert”. Le projet de loi citait la capacité continue des États-Unis à recevoir des informations obtenues par le biais du traité de la part de leurs alliés de l’OTAN comme précipitant la prise de décision.
Le 27 mai, la secrétaire d’État adjointe américaine Wendy Sherman a informé le gouvernement russe que les États-Unis n’adhéreraient pas au traité Ciel ouvert.
5- La crise ukrainienne
D’après les négociations entre la Russie et l’Ukraine, il est clair que les deux parties ne pourront pas trouver une solution ou un accord rapidement. D’autant plus que la Russie considère que le camp occidental est responsable de la fin de l’Union soviétique (Gorbatchev).
Par conséquent, la Russie ne pouvait pas accepter le coup d’État des pays de l’ancienne Union soviétique, en particulier l’Ukraine, qui est considérée comme le deuxième pays de l’ancienne Union soviétique après la Russie en raison de sa situation géographique entre la Russie et l’Union européenne.
Le camp occidental, plus précisément les États-Unis et l’Union européenne, n’abandonnera pas la situation actuelle qu’ils ont parcourue pendant des décennies et obtenue après leurs grands efforts dans le processus d’endiguement de la Russie, et ne cédera donc pas facilement.
6- Conclusion
En fin de compte, il doit y avoir des négociations de haut niveau, et donc les deux camps doivent recevoir un certain avantage après avoir négocié.
Maintenant, il semble que la Russie ait brisé la puissance militaire de l’Ukraine, et le peuple ukrainien a été déçu par la position du camp occidental ou du moins par le fait d’être laissé seul dans cette guerre. C’est pourquoi le camp occidental s’est senti responsable de soutenir le peuple ukrainien avec des armes et de financer sa résistance.
La Russie peut se satisfaire d’occuper une partie du territoire ukrainien, notamment les zones frontalières et celles habitées par des groupes d’origine russe. L’occupation de tout le territoire de l’Ukraine pourrait conduire à de grands dangers ; C’est une sage décision d’éviter de faire face à toute résistance armée qui pourrait conduire à l’épuisement de l’armée russe pendant une longue période.
Enfin, le camp occidental tente d’éviter une invasion massive des terres ukrainiennes et de ne pas perdre la confiance du peuple ukrainien en appliquant des sanctions économiques et financières pour contraindre la Russie, et en soutenant la résistance ukrainienne.
D’autre part, l’Europe souffrira d’une grave crise énergétique suite à l’arrêt du pompage du gaz russe vers les pays occidentaux jusqu’à ce qu’elle soit obligée de trouver des sources alternatives.