Le syndicat se dit inquiet pour les acquis démocratiques du pays, le président Kais Saied n’ayant pas annoncé de plan politique.
“Nous avons soutenu le 25 juillet parce que c’était une occasion de sauver le pays et de mettre en œuvre des réformes… mais nous avons pris peur pour les acquis démocratiques de la Tunisie en raison de la réticence excessive à annoncer une feuille de route”, a déclaré Taboubi.
Il a ajouté que le président devrait appeler à un dialogue avec les partis politiques et les organisations nationales, notamment pour revoir la loi électorale et convenir d’élections anticipées et transparentes.
L’Union générale tunisienne du travail, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2015 pour son aide à la construction de la démocratie dans le berceau du printemps arabe, est un acteur politique majeur en Tunisie.
Elle compte plus d’un million de membres dans le pays d’Afrique du Nord.
Saeed a suspendu le Parlement et démis le gouvernement le 25 juillet, nommant un nouveau Premier ministre et déclarant qu’il gouvernerait par décret. Ses détracteurs ont dénoncé sa décision, la qualifiant de coup d’État.
“La Tunisie ne sera pas construite sur une base individuelle”, a déclaré le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, au site d’information Maghreb, après s’être adressé à ses partisans, appelant le président à adopter une “approche participative”.
“Travail, liberté et dignité nationale”, ont scandé les manifestants. Avec nos vies et notre sang, nous défendrons l’Union générale tunisienne du travail.
Le président a défendu sa prise de pouvoir comme étant le seul moyen de mettre fin à la paralysie du gouvernement après des années de querelles politiques et de stagnation économique. Il a promis de défendre les droits et les libertés qu’il a gagnés lors de la révolution de 2011.
Saeed a également promis de mettre rapidement fin à l’état d’urgence, mais n’a pas précisé de date, et la pression s’est accrue sur lui pour qu’il présente un plan de retour à la démocratie parlementaire.
Comptabilité financière
D’autre part, la présidence tunisienne a annoncé, dimanche, le renvoi des consuls du pays à Paris et à Milan. En outre, elle a ordonné la réalisation d’audits financiers à la mission européenne.
La présidence a indiqué dans un communiqué publié sur Facebook que “[le président Saeed] a chargé le ministère des Affaires étrangères de procéder à un examen financier et administratif approfondi” dans les deux consulats.
Saied remplacera le consul général de Paris, Taher Al-Arabawi, par Reda Gharslawi, proche du chef de l’État et ancien ministre de l’Intérieur.
M. Gharslawi, ancien conseiller de la présidence pour la sécurité nationale, a été nommé ministre le 29 juillet dernier, succédant ainsi à l’ancien Premier ministre Hisham al-Mashishi.