Les autorités marocaines ont exigé d’Amnesty International qu’elle fournisse des preuves pour étayer leurs allégations selon lesquelles le Maroc a utilisé le programme israélien Pegasus pour espionner les militants.
Lorsque le scandale Pegasus a éclaté l’été dernier, le Maroc figurait parmi les pays qu’Amnesty International et ses collaborateurs du projet Pegasus ont accusé d’être des États de surveillance décidés à espionner illégalement des journalistes, des militants et des opposants politiques.
Ces accusations sont toujours d’actualité dans certains milieux, malgré l’incapacité de l’intelligence artificielle à fournir des preuves concrètes du lien entre le Maroc et les logiciels espions israéliens, et plusieurs chiffres et pays figurant sur la liste ont été rétractés par Amnesty International. Le gouvernement marocain demande à nouveau à Amnesty International de fournir des preuves de ses allégations.
Le gouvernement marocain a déclaré dans un communiqué que la demande de preuves formulée par le Maroc est “conforme au professionnalisme et à l’objectivité de longue date de la tradition des droits de l’homme.”
La déclaration de vendredi répond également à la dernière vague d’accusations de surveillance malveillante qu’Amnesty International a portée contre le Maroc le 9 mars.
En plus de rejeter ce que les officiels décrivent comme des allégations sans fondement et fabriquées par Amnesty International, le communiqué note que le Maroc a été “surpris” de voir Amnesty International présenter de nouvelles accusations alors qu’elle n’a pas fourni de preuves pour ses précédentes allégations non fondées.
Le communiqué souligne que les autorités marocaines n’ont reçu aucune réponse après avoir recouru à plusieurs reprises au directeur exécutif d’Amnesty International Maroc, pour demander des preuves de ces accusations.
Le communiqué indique que le Premier ministre marocain s’est adressé à l’organisation internationale en juillet 2020, pour demander des preuves.
Lorsque le projet Pegasus a publié ses “résultats” pour la première fois en juillet de l’année dernière, le Premier ministre marocain a demandé des éclaircissements et des preuves à Amnesty International. Le communiqué du gouvernement ajoute que, Amnesty International n’ayant pas répondu à la demande initiale du Maroc, le pays a renouvelé sa demande de preuves le 28 février de cette année.
Mais dans les deux cas, le communiqué du gouvernement a conclu que le groupe de défense des droits n’avait pas été en mesure d’étayer ses accusations.
L’année dernière, le Maroc a intenté plusieurs procès en diffamation contre Amnesty International et une autre ONG en raison de l’atteinte à sa réputation causée par le rapport accusant le Maroc d’utiliser Pégase.
Le Maroc a également intenté de multiples procès contre les agences de presse internationales qui citent systématiquement le Maroc dans leur reportage sur les accusations sans fondement.
Un certain nombre de personnalités publiques en France ont soutenu le Maroc au début du scandale Pegasus, alors que de nombreux experts remettent en question l’exactitude des allégations de Pegasus.
Bernard Squarcini, l’ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de la France, a déclaré l’année dernière qu’il était “extrêmement improbable” que le roi Mohammed VI utilise un logiciel espion de fabrication israélienne pour espionner les hauts responsables français, y compris le président Emmanuel Macron.