Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a mis en garde contre la détérioration des relations entre l’Algérie et Rabat dans un contexte de coopération militaire croissante entre le Maroc et Israël.
“L’alliance militaire maroco-israélienne affectera toute la région nord-africaine”, a déclaré Lamamra dans une déclaration à la presse en marge du huitième symposium de haut niveau sur la paix et la sécurité organisé par l’Union africaine à Oran.
Al-Amamra a souligné que la normalisation des relations avec Israël est une décision “irresponsable” qui sacrifie les peuples de la région nord-africaine et les prive de leurs droits inaliénables.
Les autorités marocaines, dans leur alliance avec l’entité sioniste, contribuent à une escalade sans précédent de l’hégémonie israélienne sur la région. Il a ajouté que chaque pas que font les autorités marocaines dans cette alliance militaire malveillante les éloigne de l’Algérie et de son peuple.
Le 22 juillet, Israël a annoncé qu’il avait rejoint l’influent organe africain chargé de débattre des problèmes du continent, en tant qu'”État observateur”.
L’Algérie est l’un des rares pays arabes à maintenir une position pro-palestinienne et antisioniste, et Lamamra a déclaré à plusieurs reprises que les pays arabes devraient soutenir le peuple palestinien plutôt que de soutenir l’expansion israélienne dans la région.
Le ministre algérien des affaires étrangères avait auparavant critiqué le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui avait insisté pour accorder à Israël le statut d’observateur au sein de l’organisation africaine.
Les Marocains, dont des militants et des personnes ordinaires, participent à des manifestations de grande ampleur dans les villes d’Oujda, Berkane, Ben Slimane, Beni Mellal et Ouled Taima, lundi.
En vertu des accords dits d’Ibrahim, le Maroc est devenu le quatrième pays arabe en 2020 à conclure un accord de normalisation avec le régime israélien après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, tandis que les Palestiniens l’ont fermement condamné comme une “trahison” à leur égard.
La décision du Maroc de normaliser ses relations avec Israël est intervenue après que l’ancien président américain Donald Trump a reconnu la “souveraineté” du pays d’Afrique du Nord sur le Sahara occidental, qui était au centre d’un conflit régional vieux de plusieurs décennies entre le Maroc et le Front Polisario.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a ensuite rejeté la position de Trump, affirmant que la décision américaine “n’a aucun effet juridique car elle contredit les résolutions de l’ONU, en particulier les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental.”
Le régime de Tel Aviv aurait pris contact avec le Maroc au sujet de la vente éventuelle du système de missiles Dôme de Fer. Dans un contexte d’escalade des tensions entre l’Algérie et le Maroc, le ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz, s’est rendu en visite officielle à Rabat le 24 novembre, et les deux parties ont signé plusieurs accords de coopération sécuritaire et militaire, dont l’achat du système de missiles Dôme de Fer.
Un produit israélien, le logiciel espion Pegasus de NSO, a déjà fait son chemin vers le Maroc, selon Amnesty International et Forbidden Stories, basé à Paris.
L’Algérie a coupé ses liens diplomatiques avec le Maroc le 24 août, l’accusant d'”actes hostiles” après des mois d’escalade des tensions entre les deux pays d’Afrique du Nord.