L’établissement de fermes piscicoles gérées par le Maroc près des îles Chavarenas, que l’Espagne revendique, n’a pas retardé les négociations visant à résoudre le différend diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.
Des responsables militaires espagnols se sont récemment rendus dans les enclaves de Velez de la Gomera (Bades), près d’Al Hoceima au Maroc, et des îles Chavarenas, dans le but de renforcer la présence espagnole dans les zones visitées, selon le média espagnol VozPopuli.
Cette visite intervient notamment à l’annonce d’une série de réformes visant à améliorer les conditions de vie et de travail des militaires espagnols stationnés dans ces zones.
Le général Enrique Milan Martinez et d’autres officiers supérieurs de l’armée espagnole se sont récemment rendus à Velez de la Gomera et Chavarenas “pour rencontrer et explorer les possibilités d’améliorer la qualité de vie” des forces espagnoles déployées dans ces régions, selon Vozpopoli.
L’armée espagnole est également engagée dans un plan visant à renforcer sa présence et ses capacités dans les enclaves espagnoles situées près de la côte marocaine, même dans les zones reliées par un isthme comme le Vélez de la Gomera à Al Hoceima, rapporte VozPopuli.
Le rapport indique que les autorités de Madrid ont approuvé un budget de 170.000 euros pour la rénovation des bâtiments qui abritent le personnel militaire détaché dans ces zones.
Le Maroc et l’Espagne sont depuis longtemps en désaccord sur le statut des îles Chavarenas, qui font toutes deux partie de leur territoire.
Ces dernières semaines, le pays d’Afrique du Nord aurait autorisé plusieurs entreprises à installer des fermes piscicoles dans la région, une décision que le ministre espagnol des affaires étrangères a vivement dénoncée dans une note très ferme adressée à son homologue marocain.
Le Maroc aurait autorisé des dizaines d’entreprises à construire des fermes piscicoles à Dakhla. Étant donné la proximité de la ville du sud du Maroc avec les îles Canaries, les sources espagnoles craignent que cette décision ne soit une déclaration d’intention en réponse à l’opposition de l’Espagne à l’établissement de fermes piscicoles près des îles Chavarenas.
La dispute qui couve au sujet des îles intervient alors que Madrid et l’Espagne s’efforcent de rétablir leurs relations endommagées après des mois de tensions liées à la crise migratoire à Ceuta et à l’hébergement par l’Espagne d’Ibrahim Ghali, le chef d’un front séparatiste qui cherche à obtenir l’indépendance dans ce que le Maroc considère comme ses provinces du sud.
Quelques semaines après l’affaire du Ghali et la crise de la frontière de Ceuta, le gouvernement espagnol a exprimé son intention de normaliser les relations bilatérales et de “tourner une nouvelle page”.
Dans un discours prononcé en octobre, le roi Mohammed VI a indiqué que le Maroc souhaitait tourner la page et accepter l’offre espagnole pour sauver l’amitié stratégique et les relations de bon voisinage entre Madrid et Rabat.
Mais avec les nouvelles tensions qui s’annoncent, il reste à voir si la lune de miel diplomatique récemment disposée survivra aux controverses sur les îles Chavarenas et les enclaves espagnoles dans le nord du Maroc.