Deux ministères en Algérie ont décidé de mettre fin à l’utilisation de la langue française dans leur correspondance en lien avec l’escalade de la crise entre l’Algérie et Paris.
Jeudi, le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi a publié sur sa page Facebook des instructions au ministre Yassin Merapi indiquant : “L’usage de la langue arabe est obligatoire dans le domaine de l’enseignement, ainsi que dans toutes les correspondances émises par vos intérêts.”
“J’attache la plus grande importance à l’application stricte de cette directive”, a ajouté M. Merapi.
De même, le ministère de la Jeunesse et des Sports a publié sur Facebook, jeudi, des instructions au ministre Abdel Razzaq Sabk, dans lesquelles il dit demander : “L’utilisation de la langue arabe dans toute la correspondance interne du ministère, à partir du début du mois de novembre prochain.”
Et il n’y a pas eu de clarification immédiate pour savoir si cette décision était limitée à ces deux ministères seulement, ou si tous les secteurs du pays étaient inclus.
À l’exception du ministère de la défense, tous les ministères algériens utilisent le français dans la plupart de leur correspondance interne et même dans leurs déclarations officielles. Et ce, malgré le fait que la constitution stipule que : “La langue arabe est la première langue nationale et officielle, et la langue berbère est également une langue officielle et la deuxième langue nationale.”
L’Algérie est souvent témoin de controverses sur le statut du français dans les milieux officiels, les opposants, notamment les conservateurs, protestant contre les discours officiels en français, ainsi que la circulation des documents dans les ministères.
La décision des deux ministères a coïncidé avec l’escalade de la crise avec la France, après qu’elle a qualifié les déclarations de son président, Emmanuel Macron, d'”offensantes.” Cela a incité l’Algérie à retirer son ambassadeur de Paris et à empêcher les vols militaires français de voler dans son espace aérien.
Les experts et les historiens expliquent que la propagation de la langue française en Algérie est due à son imposition pendant l’ère coloniale qui a duré 132 ans (1830-1962).