Le commandant de l’AFRICOM a évoqué la semaine dernière les possibilités de travailler avec les responsables militaires à Tripoli, en précisant que les Libyens doivent d’abord résoudre leurs différends en organisant des élections générales.
Le commandant en chef des forces américaines en Afrique s’est rendu à Tripoli la semaine dernière pour rencontrer des responsables des deux côtés du conflit libyen.
L’ambassadeur américain en Libye, le général Stephen Townsend, a rencontré Richard Norland, le Premier ministre intérimaire Abdul Hamid Debiba, le président du Conseil présidentiel Mohammad Younis Manfi et le chef d’état-major de l’armée, le général Mohammad Haddad.
Les deux hommes ont également rencontré la commission militaire conjointe P5 + 5 mardi, la première fois que des représentants des deux camps rivaux libyens se rencontrent dans la capitale.
M. Townsend a appuyé le message de Washington selon lequel les responsables libyens sont déterminés à organiser les élections générales de cette année, selon un communiqué du Commandement africain des États-Unis.
M. Norland et M. Townsend ont également discuté des possibilités de partenariat militaire avec les États-Unis, mais ont souligné la nécessité d’un gouvernement uni en Libye, a déclaré un haut fonctionnaire américain.
L’accord de cessez-le-feu parrainé par l’ONU a été suspendu l’année dernière. En mars, les deux parties rivales ont accepté que le gouvernement intérimaire coopère avec le soutien politique des Nations unies et la pression internationale. Des élections générales sont actuellement prévues pour le 24 décembre
Mais les responsables du gouvernement Biden, désireux d’une reprise diplomatique en Libye, craignent qu’un différend sur le cadre constitutionnel ne fasse dérailler le processus de réunification.
En outre, des milliers de mercenaires russes, syriens et désertiques ainsi que des forces turques impliquées dans la violation de l’accord de cessez-le-feu restent en Libye. L’Égypte, la Russie et la Turquie disent soutenir l’opération de l’ONU, mais les parties prenantes ne se sont pas mises d’accord sur l’élimination des combattants lors d’une réunion en juin à Berlin.
Les responsables américains reconnaissent désormais en privé que ni Moscou ni Ankara, qui a probablement déployé la plupart de ses forces en Libye, ne sont susceptibles de perturber l’élection.
“Rien n’indique que ces forces tentent d’influencer le résultat d’une quelconque élection”, a déclaré le haut fonctionnaire au site Web Maghreb Arab News.
Les responsables américains affirment que la meilleure solution pour les combattants étrangers est que le gouvernement libyen élu se retire.
Il n’existe aucune organisation ou institution capable de réaliser cette sortie comme un gouvernement fort et uni élu par son peuple. Joey Hood, le principal responsable des affaires régionales du département d’État, a déclaré aux journalistes après la conférence de Berlin que c’est la raison pour laquelle l’élection est si importante.
Les responsables américains considèrent une éventuelle défaite lors de l’élection légale comme la principale menace pour la stabilité de la Libye. Une reprise à grande échelle des hostilités peut constituer un revers dévastateur pour le processus politique et conduire à davantage d’interventions étrangères.
Selon l’AFRICOM, la présence de mercenaires de Wagner Kremlin en Libye est particulièrement préoccupante.