Rabat – Le journaliste marocain Abdessamad Nacir a reçu un soutien et une solidarité extraordinaires de la part des citoyens marocains et de ses collègues journalistes suite à son licenciement d’Al Jazeera.
Dans un communiqué publié jeudi, le Syndicat de la presse marocaine a déclaré avoir mené une enquête qui a révélé que la décision d’Al Jazeera de licencier “de force” et “unilatéralement” Nacir a été influencée par un tweet qu’il a posté pour défendre les femmes marocaines.
Le tweet a été publié en réponse à des allégations sans fondement faites par les médias officiels algériens, accusant le Maroc de “trafiquer l’honneur de ses femmes”, explique le communiqué.
“Après avoir posté son tweet, le directeur de l’information de la chaîne Al Jazeera l’a appelé et lui a demandé de supprimer le tweet. Abdessamad a répondu par la négative, car la question relève de la liberté d’expression sur une plateforme qui n’appartient pas à la chaîne”, ajoute le communiqué.
Bien que le directeur de l’information et le directeur général d’Al Jazeera lui aient demandé de supprimer le tweet, le journaliste marocain a tenu bon, arguant qu’il avait exercé son droit naturel d’exprimer son opinion dans un environnement qui “ne concerne pas la chaîne qatarie Al Jazeera”.
Le syndicat s’est également inquiété de l’incohérence du traitement réservé par Al Jazeera à d’autres journalistes ayant fait à plusieurs reprises des remarques désobligeantes à l’égard du Maroc et de ses institutions.
Le syndicat a notamment cité le cas de Hafid Derradji, un commentateur sportif algérien travaillant pour beIN Sports, qui, au fil des ans, a tenu à plusieurs reprises des propos hostiles à l’égard du Maroc.
Le public marocain, ainsi que ses collègues journalistes, se sont ralliés à Nacir, dénonçant sur les réseaux sociaux son licenciement par Al Jazeera.
Les partisans de Nacir se sont rapidement mobilisés sur Twitter pour montrer leur soutien indéfectible au journaliste, faisant écho aux remarques du syndicat de la presse marocaine.
Des hashtags tels que #WeStandWithNacir, #SupportAbdessamadNacir, et #BoycottAlJazeera sont apparus sur Twitter alors que des centaines d’utilisateurs demandaient justice pour le journaliste licencié.
Commentant le licenciement de Nacir, le journaliste qatari Khaled Bin Dahem a tweeté qu’Al Jazeera “a perdu une fois de plus l’une de ses plus grandes vedettes des médias arabes”. Il a fait référence à d’autres journalistes renommés que la chaîne a licenciés ces dernières années.
Naama Maoulainine, journaliste à la chaîne marocaine Medi1TV, a également pris Twitter pour exprimer sa solidarité avec Nacir et le féliciter d’avoir tenu bon et défendu la dignité de son pays.
Cette campagne en ligne a permis de souligner l’importance de protéger le droit des journalistes à exprimer librement leurs opinions sans crainte de représailles.
En outre, la campagne a mis en évidence la nécessité pour les organismes de presse de rendre des comptes.