Rabat – Le juge chargé de l’affaire du chef du Polisario dans la ville espagnole de Zaragoza a demandé des informations à l’Algérie sur son rôle dans la délivrance du faux passeport que le chef du Polisario Brahim Ghali a utilisé pour se rendre en Espagne pour y être hospitalisé en 2021.
Ghali, qui est entré sur le territoire espagnol l’année dernière en avril pour recevoir un traitement médical, a utilisé de faux documents algériens sous le nom de Mohammed ben Battouch pour éviter une série de procès en Espagne.
Un certain nombre de victimes et de familles de victimes du Polisario, dont des citoyens espagnols, avaient déposé des plaintes accusant le leader séparatiste de crimes de guerre et de viols.
Europa Press a rapporté vendredi que le juge Rafael Lasala a accédé à la demande du bureau du procureur d’autoriser une commission rogatoire pour enquêter sur l’implication de l’Algérie dans la délivrance du faux passeport qui a permis à Ghali d’entrer en Espagne.
Le juge a notamment envoyé aux autorités algériennes une copie du passeport “pour aider à clarifier les faits faisant l’objet de l’enquête”, a noté Europa Press, ajoutant que le juge espagnol a décidé de prolonger l’enquête de six mois supplémentaires afin d’examiner les éventuelles accusations de faux documents contre Ghali.
En avril, le juge a demandé au Front Polisario de fournir au gouvernement espagnol des informations sur le fils de Ghali, Louali Sid El Mustafa, en vue de son interrogatoire.
Le Front Polisario a cependant refusé l’accès aux informations demandées, déclarant que Louali ne fait pas partie de la délégation sahraouie en Espagne et affirmant qu’ils ne savent pas où il réside.
En août, le Conseil espagnol pour la transparence et la bonne gouvernance a donné au gouvernement espagnol 10 jours ouvrables pour fournir davantage de clarifications sur le moment et la manière dont Ghali a été autorisé à entrer en Espagne.
Le conseil a également exigé que le gouvernement fournisse davantage d’informations sur les instructions qui ont permis au Ghali d’entrer sur le territoire espagnol avec un faux passeport et sous une fausse identité.
Les informations selon lesquelles l’Espagne s’est entendue avec l’Algérie pour accueillir le Ghali ont provoqué la colère du Maroc, qui a protesté en retirant son ambassadeur de Madrid.