Rabat – L’Algérie a multiplié les déclarations hostiles au Maroc et à ses acquis diplomatiques au sein de l’Union africaine (UA).
Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié dimanche un communiqué dans lequel il exprime sa colère contre le président de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a récemment annoncé avoir reçu les lettres de créance d’Amina Selmane, représentante permanente de l’Union du Maghreb arabe (UMA) auprès de l’UA.
Le 13 avril, Mahamat a déclaré avoir reçu les lettres de créance de Selmane, qui a été nommée représentante permanente de l’UMA.
Selmane est un diplomate marocain qui a été consul du Maroc à Vérone, en Italie.
En réponse, l’Algérie a exprimé sa frustration, qualifiant de “désinvolte et irréfléchie” la décision de M. Mahamat de recevoir les lettres de créance des diplomates marocains.
“Ce comportement irresponsable est d’autant plus inadmissible qu’il intervient après les démarches urgentes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union africaine afin d’examiner cette prétendue nomination qui, selon les textes régissant le fonctionnement de l’Union du Maghreb arabe, ne relève pas des prérogatives du secrétaire général de l’UMA, dont le dernier mandat a pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation”, a affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères.
La déclaration algérienne contestant la nomination du Maroc en tant que représentant permanent au sein de l’UMA n’est pas une surprise.
Depuis des décennies, le pays nord-africain n’a cessé de faire pression contre la diplomatie marocaine à l’intérieur et à l’extérieur de l’UA.
Depuis des années, l’objectif du lobbying incessant de l’Algérie est de faire en sorte que l’UA interfère dans le processus politique mené par l’ONU, qui vise à trouver une solution politique pour mettre fin au différend sur le Sahara occidental.
L’Algérie finance, héberge, arme et entraîne le Front Polisario, un groupe séparatiste qui conteste l’intégrité territoriale du Maroc sur ses provinces méridionales dans la région du Sahara occidental.
Le traité fondateur de l’Union prévoit le renforcement des liens entre les États membres, y compris la libre circulation des biens et des services.
Les amendements au traité ont toutefois été confrontés à plusieurs contraintes, notamment des différends régionaux et des conflits locaux entre les États membres.
L’un des derniers exemples de différends régionaux est la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021.
L’Algérie appuie sa décision en accusant le Maroc d’hostilité envers sa sécurité, allégations que le Maroc a réfutées et qualifiées de “sophismes infondés”.
Outre le différend entre le Maroc et l’Algérie, la Libye et la Tunisie connaissent toutes deux des crises politiques internes persistantes.