Le président du Mouvement Ennahdha et de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a expliqué qu’il n’y a plus d’échanges entre le mouvement Ennahdha et le président de la République, Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet 2021.
Dans une interview accordée à Arabi21, Rached Ghannouchi a précisé que le mouvement Ennahdha a essayé de renouer le contact avec la présidence de la République. « Nous ne ménagerons pas nos efforts à ce sujet », a-t-il déclaré.
Il a souligné l’importance de tenir un dialogue national et des négociations sous la supervision du président de la République et incluant tous les acteurs politiques, forces sociales et personnalités nationales. Ce dialogue doit se baser sur des chiffres et des statistiques, loin de la colère et de l’incitation.
Rached Ghannouchi a espéré que le président de la République mettra fin aux mesures exceptionnelles. Il a, également, estimé que l’absence d’un gouvernement, en plus du gel de l’activité parlementaire, bloque le fonctionnement des institutions de l’Etat. Il a, ainsi, appelé au dialogue, considérant qu’il s’agit de la seule issue possible à la crise actuelle et évitant toute escalade des tensions.
Le président du mouvement Ennahdha a considéré que la dissolution du parlement et la suspension de l’application de la Constitution sont anticonstitutionnelles. Il a, également, rappelé que le président de la République a, à plusieurs reprises, affirmé qu’il respectera la constitution.
Rached Ghannouchi a, par la suite, déploré l’application d’interdiction de voyage et d’assignations à résidence à l’encontre de députés et d’hommes d’affaires. Selon lui, il s’agit d’atteintes aux droits et libertés garantis par la constitution et les traités internationaux.
Le président du mouvement Ennahdha a, aussi, appelé à confier les dossiers de corruption à la justice tunisienne afin d’éviter toute pression politique et de respecter la séparation des pouvoirs. « L’annonce, par le président de la République, de présider le ministère public, peut engendrer des suspicions de politisation des décisions et d’abus de pouvoir », a-t-il dit.
Rached Ghannouchi a reconnu que son parti est partiellement responsable des erreurs relatives à la gouvernance du pays dans le passé. Néanmoins, il a estimé que les accusations à l’encontre du mouvement Ennahdha sont exagérées. Il a affirmé que les problèmes auxquels fait face le pays ne peuvent être seulement liés aux dix dernières années. De plus, ces accusations, selon lui, sont exagérées en raison de sa représentation et des fonctions, que le parti a occupées, au sein des différents gouvernements.
Pour ce qui est de la situation au niveau interne du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a considéré que la dynamique actuelle est un phénomène bénéfique pour le parti. « Ce phénomène a toujours eu lieu au sein du mouvement depuis sa création et durant toutes les étapes d’évolution, malgré quelques dépassements de temps à autres que nous essayons de rationaliser et d’encadrer », a-t-il ajouté.
Pour lui, la diversité et la différence d’opinion politique représente une richesse interne pour Ennahdha. Le congrès prochain permettra d’encadrer ce phénomène et de transformer les différends en production d’idées, selon la même déclaration. « En ce qui concerne la présidence du mouvement Ennahdha, j’ai assuré à maintes reprises que je respecterais les statuts du parti. Le onzième congrès représente une occasion de renouveler la direction du parti », a-t-il déclaré.
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