Depuis les évènements du 25 juillet, le président de la République est sous les projecteurs non seulement en Tunisie, mais aussi à l’étranger. Les décisions annoncées ce jour-là, provoquant l’euphorie des Tunisiens, sont restées, jusque-là, sans suite du moins sur le plan politique.
Il n’en demeure pas moins que le président de la République a avancé sur certains volets, notamment en ce qui concerne la lutte contre la contrebande et les phénomènes de spéculation et de monopole.
Plus de cinquante jours après son coup de passage en force ayant fini par la prise de tous les pouvoirs, le locataire de Carthage s’enfonce de plus en plus dans une situation de tension face à des adversaires politiques qui attendent le moindre faux pas.
Si à chaque fois, Kais Saied rassure sur les libertés et le bon fonctionnement des rouages de l’Etat et de l’administration, les inquiétudes des Tunisiens quant à la prochaine phase sociale, économique et politique, sont légitimes, s’accordent les observateurs.
Kais Saied tarde à dissiper le flou
Même discours, mêmes promesses et mêmes annonces, Kais Saied tarde toujours à mettre en place un gouvernement et à dissiper le flou persistant, ce qui lui a valu un premier avertissement de la part du G7, puis de la part de l’Union Européenne, bref, l’Occident porte un œil attentif sur les actions présidentielles.
Néanmoins, pour Kais Saied, la souveraineté du pays est une ligne rouge. « La souveraineté de l’Etat tunisien et les choix de son peuple n’ont pas été discutés lors de ces rencontres et ne feront l’objet de négociations avec aucune partie », a-t-il tenu à préciser à l’issue de ces entrevues avec certaines parties étrangères.
Malgré cette situation de blocage, de pression et de froid avec des puissances mondiales et au cœur d’un échiquier politique hautement tendu, Kais Saied fait toujours cavalier seul. Ces négociations, consultations et entrevues se limitent à certains de ses conseillers et à sa cheffe de cabinet.
En dehors de ces cercles, le chef de l’Etat refuse même de converser avec des partis politiques assez proches comme Attayar et Echaab. Une situation qui risque de le placer dans un état d’isolement politique après être parvenu à isoler son principal adversaire politique Ennahdha, qui continue à réorganiser ses rangs.
Jusqu’à quand parviendra-t-il à faire face à cette pression ? Comment compte-t-il sortir de cette situation politique ? Nul ne le sait, alors que Kais Saied continue d’adopter la politique du flou.
L’UGTT s’active !
En tout cas, face à cette image politique brouillée, l’UGTT a décidé d’agir en présentant sa propre feuille de route. Une sorte de plan en onze points visant à faire sortir la Tunisie de ce blocage en nommant un chef de gouvernement, révisant le financement des partis et ouvrant le dossier de l’ARP.
Une feuille de route qui passe par la capacité du président de la République à gérer la prochaine phase politique extrêmement compliquée.
D’ailleurs, un froid est observé entre les deux hommes, Noureddine Taboubi et Kais Saied. La dernière visite du premier au palais de Carthage remonte au 26 juillet, le lendemain des annonces présidentielles.
Quoi qu’il en soit, Kais Saied est appelé, par tous, à clarifier sa vision pour la prochaine étape alors que le temps presse et la situation politique ne fait que se compliquer davantage.
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