Le président de la République, Kaïs Saïed a refusé d’adhérer à toutes les initiatives qui avaient pour objectif d’apaiser les tensions et de réconcilier les différents protagonistes, dont les différends perdurent et bloquent. Il a, notamment, opposé une fin de non-recevoir à la proposition de dialogue national de l’UGTT.
Ce refus a dépité les dirigeants de la centrale syndicale, qui se disent déçus par l’entêtement du président de la République à s’enfermer dans son mutisme et à refuser toutes les solutions de sortie de crise. Ils sont tellement déçus et dépités qu’ils ont, eux aussi, émis leur véto à la contre-proposition de Saïed, quand il a annoncé qu’il avait l’intention de superviser un dialogue national, mais avec les jeunes des régions, dont, notamment, les fameuses coordinations qu’il a encouragé à mettre en place. Saïed a, par ailleurs, fait part de son intention de tenir ce dialogue avec les jeunes, à distance, en s’aidant des technologies de communication.
L’UGTT, comme la majorité des composantes de la scène politique et de la société civile, n’a montré aucun empressement à prendre part à ce dialogue. Sauf que, personne ne s’est posé la bonne question, celle de savoir pourquoi Kaïs Saïed veut-ils que le dialogue se fasse avec les jeunes et, surtout, pourquoi tient-il à ce que çà se fasse à travers les NTIC ?
La seule explication à ces choix est indiscutablement le fait que Saïed est, déjà, en train de préparer sa campagne de 2024. Campagne au cours de laquelle il entend bien renouer avec les jeunes des quartiers et des régions. Et il sait qu’en contactant les jeunes d’aujourd’hui, il est assuré de toucher une large majorité des futurs électeurs de 2024. Sur un autre plan, il insiste pour utiliser les NTIC, car ce moyen technique va lui permettre de posséder une base de données extraordinaire qui mettra à sa portée les jeunes électeurs du pays.
Ce dialogue programmé en dit long sur les projets de Kaïs Saïed en ce qui concerne les prochaines élections. Car si on sait que la plupart des jeunes des zones déshéritées qui pourraient constituer un bon réservoir électoral qu’il pourrait arracher à ses adversaires, sont dépourvus de moyens techniques pour accéder aux réseaux et aux NTICS, on ne peut qu’en conclure que la cible électorale du président sera les jeunes « branchés » et actifs sur les réseaux. Un domaine où il va pouvoir couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires qui maitrisent habituellement ces milieux !
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