Le secrétaire général du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami, a souligné la gravité de la situation actuelle en Tunisie. « Le pays s’est effondré aux niveau politique. Nous traversons une crise sociale, économique, sanitaire et en matière de valeurs », a-t-il affirmé.
Intervenant sur les ondes de la radio Express FM, Hamma Hammami a expliqué que son parti n’est pas pour un retour à la situation d’avant 25 juillet 2021 et d’avant 14 janvier 2011. « La Tunisie vivait une situation de blocage. Mais, il faut être rationnel. Kaïs Saïed a contribué à l’aggravation de la crise. L’UGTT avait appelé à un dialogue national sans réaction de sa part. Il ne faut pas oublier que la nomination de Hichem Mechichi au poste de chef du gouvernement a été faite par le président de la République », a-t-il dit.
« Le mouvement Ennahdha est le premier responsable de cette situation, certes, mais le président de la République, Kaïs Saïed y a, également participé. Il fait partie du système en place et durant les deux dernières années, il n’a rien fait pour y mettre fin… Je m’attends à ce qu’il aggrave encore plus la situation », a déclaré Hamma Hammami, par la suite.
Le secrétaire général du Parti des Travailleurs a estimé que la monopolisation des pouvoirs par le président de la République est un coup d’Etat. « Il a tourné le dos à la démocratie et à la constitution. Nous considérons que le parlement doit être dissous en raison des troubles qu’il cause mais nous ne devons pas remplacer, comme le disent les Tunisiens, ‘’un malheur par un autre’’. Le seul projet du président de la République est de réprimer le mouvement Ennahdha. Nous appelons les Tunisiens à rester vigilants », a-t-il ajouté.
« Kaïs Saïed avait appelé à la dissolution des partis politiques et l’application de la Charia. Il procède à des arrestations aléatoires. L’a-t-on entendu parler de questions relatives à la souveraineté nationale ? De la nationalisation des richesses et des secteurs stratégiques ? Des conventions portant atteinte à l’économie tunisienne ? De réforme agraire ? Du sauvetage de l’industrie menacée par l’économie parallèle ? De la santé publique ? De la réforme du système éducatif ? D’une stratégie culturelle ? », s’est-il interrogé.
Pour ce qui est des solutions, « Nous avons, avant tout, appelé à la suspension des crédits étrangers. Au niveau du Parti des Travailleurs, nous avons proposé une taxe Corona. Celle-ci devra être honorée par les fortunes et les grandes entreprises qui amassent des revenus énormes en ces temps. Nous devons, aussi, contrôler la balance commerciale en limitant l’importation aux produits essentiels. Quant au secteur médical, la Tunisie doit procéder à la réquisition des structures afin d’unifier et fortifier les efforts », a déclaré Hamma Hammami.
« La suspension temporaire des crédits étrangers sera bénéfique à la Tunisie. Ceci a été opéré dans plusieurs autres pays », a-t-il insisté.
Enfin, Hamma Hammami a affirmé que près de 3.500 millions de dinars sont transférés annuellement à l’étranger et sous forme de devises par des entreprises domiciliées en Tunisie. « Nous proposons que ces entreprises gardent cette somme en Tunisie exceptionnellement cette année afin d’appuyer l’économie tunisienne et l’infrastructure », a-t-il conclu.
Rappelons que le président de la République avait annoncé, le 25 juillet 2021, un ensemble de mesures exceptionnelles. Il a, ainsi, décidé de geler le parlement, lever l’immunité parlementaire et limoger le chef du gouvernement Hichem Mechichi. Par la suite, des enquêtes ont été ouvertes concernant des députés et des partis politiques.
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