La ministre du Commerce et du Développement des exportations, Fadhila Rabhi, a assuré que la Tunisie était capable de subvenir aux besoins des citoyens en blé et en farine d’ici le mois de mai. « Concernant la pénurie de pain, je tiens à préciser qu’une part de farine était fournie quotidiennement à chaque boulangerie… Les boulangeries ne vendant plus de pain l’après-midi ont juste utilisé la totalité de leurs parts en une seule matinée », a-t-elle affirmé.
Invitée le 21 février 2022 par Hatem Ben Amara sur la Radio Nationale, Fadhila Rabhi a affirmé que le prix réel d’un kilo de sucre était de 2,200 dinars et qu’il était vendu à 1,400 dinars. Elle a révélé que l’Office du commerce tunisien enregistrait des pertes quotidiennes à hauteur de 1,3 million de dinars en sucre et café. « Le sucre nuit à la santé et au budget de l’Etat. Il ne doit pas être subventionné », a-t-elle poursuivi.
Elle a expliqué que le ministère avait demandé aux boulangeries de partager les quantités produites sur toute une journée afin de garantir la disponibilité du pain. « Je tiens à préciser que le pain vendu à 230 millimes coûte en réalité 690 millimes. Le prix réel de la baguette vendue à 190 millimes est de 420 millimes. Ceci dépend des prix du blé exporté. Au cours de l’année 2022, le prix réel d’une baguette pourrait atteindre 450 millimes », a-t-elle expliqué.
La ministre a, par la suite, affirmé que les boulangeries n’ayant pas de cartes professionnelles utilisaient la farine de qualité supérieure dans la production de pain. « La farine de qualité supérieure coûte 1,590 dinars le kilo et on le vend à 850. Près de la moitié est couverte par la caisse des compensations. Un kilo de semoule coûte en réalité 1,842 dinars alors que le prix de vente est de 1,052 dinars… Nous avons appelé les propriétaires de ces boulangeries à s’enregistrer sur la plateforme du ministère », a-t-elle ajouté.
Fadhila Rabhi a affirmé que le ministère avait tenu plusieurs réunions avec les propriétaires de ces boulangeries et que son département a souligné l’adoption d’un processus inclusif dans la mise en place de réformes relatives aux compensations. « Je ne comprends pas la raison derrière l’appel à manifester devant le ministère », a-t-elle poursuivi.
La ministre a précisé que le nombre de boulangeries en Tunisie était de 3.317 établissements produisant quotidiennement 8 millions de baguettes et miches de pain, dont 900 mille unités gaspillées à hauteur de 100 millions de dinars par an. En plus de celles-ci, 900 boulangeries n’ayant pas de cartes professionnelles s’étaient enregistrées auprès des services du ministère du Commerce.
Fadhila Rabhi a souligné la nécessité de lutter contre la spéculation et le détournement des produits de base à travers le passage d’un système de compensation des prix vers la compensation des revenus d’ici 2023. « Plusieurs individus cherchent à maintenir l’instabilité du pays afin d’encourager la contrebande… Le couscous tunisien subventionné s’est même vendu dans le marché parallèle au Niger, au Soudan et au Tchad », a-t-elle déploré.
Revenant sur la pénurie en huile végétale, la ministre a indiqué que 7.000 tonnes de ce produit allaient être acheminées de la Russie vers la Tunisie d’ici la semaine prochaine et 12.000 tonnes allaient être introduites sur le marché au cours du mois de mars de l’année 2022. « Nous avons, également, lancé un appel d’offres pour l’importation de 15.000 tonnes afin de garantir l’approvisionnement en ce produit », a-t-elle dit.
La ministre a expliqué que son département avait stocké des quantités importantes en œufs, en lait, viandes rouges et autres produits afin de répondre aux besoins des citoyens tunisiens. « J’appelle le consommateur tunisien à ne pas s’empresser. Les produits sont disponibles… Nous devons limiter le gaspillage », a-t-elle conclu.
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