L’islamiste Rafik Abdessalem a réagi, mardi 8 juin 2021, à l’affaire de dépassement des délais légaux de la détention préventive du fondateur de Qalb Tounes, Nabil Karoui.
Évoquant une tentative de tricher sur la date d’arrestation de Nabil Karoui dans l’objectif de prolonger sa détention, il a pointé du doigt une ingérence de parties hautement placées à Carthage dans les affaires judiciaires pour écarter les opposants politiques.
« Kaïs Saïed veut être partie et juge dans une affaire dans laquelle il est directement impliqué. Il ne peut prétendre être innocent et qu’il n’avait pas interféré (…) Nabil Karoui n’est pas un ange, mais il n’est pas un diable non plus. Il a prouvé, jusqu’à maintenant, qu’il tenait au fondement de la démocratie plus que les populistes sournois. Le problème du Président est qu’il ne tolère pas la concurrence ou même la simple existence de figures politiques à ses côtés ou au-dessus de lui et veut être le seul maître à bord. C’est la raison de son stress (…) Il se considère le seul leader, homme politique, prêcheur, mentor, penseur, enseignant, historien, et homme de loi en Tunisie », a écrit Rafik Abdessalem sur sa page Facebook précisant que ce qu’il avait rédigé n’est qu’une simple critique et que le président de la République devrait être conscient que la liberté d’expression et la critique sont les axiomes de la démocratie.
Le président de Qalb Tounes aurait dû être relaxé depuis le 5 mai. Mais sa libération a été refusée et sa détention prolongée sans qu’aucune décision de prolongation n’ait été publiée. Nabil Karoui est, actuellement, en détention préventive depuis 215 jours alors que les délais légaux sont fixés à 180 jours, selon l’article 85 du Code de Procédure pénale.
Le politicien a, d’ailleurs, entamé une grève de la faim pour contester une proposition de signer un accord antidaté sur la prolongation de sa détention, dans une tentative de camoufler ce que Qalb Tounes a qualifié d’erreur judiciaire.
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