Lors de leur premier échange téléphonique, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, avaient échangé des amabilités et des généralités sur l’action du gouvernement. Mais déjà Taboubi avait mis en relief la nécessité de respecter scrupuleusement les accords signés par les précédentes équipes gouvernementales. Le 15 novembre 2021, les deux parties vont rentrer dans le vif du sujet, dans le dur et ça risquer de tanguer du côté de la Kasbah, mais aussi au palais de Carthage…
On a appris, sur la RTCI, qu’une délégation du bureau exécutif de l’UGTT, conduite par l’intraitable Taboubi, se réunira avec des membres du gouvernement, sous la houlette de Najla Bouden. La centrale syndicale a fait savoir que les travailleurs précaires, de tous bords, attendent beaucoup de cette première rencontre de travail avec Bouden. On sait aussi qu’il sera question de la clarification des positions des participants sur les sujets épineux, et ils sont nombreux. Taboubi va sans doute exiger l’application des accords déjà paraphés – comprenez augmentations salariales -, dans le secteur public, avant d’aborder le dossier non moins explosif de la réforme des entreprises publiques. Réformes, privatisations, cessions partielles… ? Les deux parties parleront-elles le même langage ? Wait and see…
La centrale syndicale abordera également le délicat sujet du pouvoir d’achat, des salaires avant de mettre le cap sur les négociations sociales pour 2021, 2022 et 2023. Et oui, déjà !
Avant cette réunion, l’UGTT avait manifesté publiquement son appui à Bouden lors de leur premier entretien. La lune de miel sera-t-elle toujours de mise après la séance de travail de ce 15 novembre ? On verra bien. En tout cas le cadre de discussion sera très restreint, vu l’état des finances publiques et vu le dernier discours sous le sceau de l’austérité du chef de l’Etat, Kaïs Saïed. L’UGTT est-elle concernée par les sacrifices auxquels a appelé le président de la République au dernier Conseil ministériel ?
Ce qu’on sait c’est qu’à chaque fois que Taboubi se déplace il parle gros sous, et qu’il n’hésite pas à engager un bras de fer quand on lui ferme la porte, quelle que soit la situation du pays. L’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed en sait quelque chose, avec les deux grèves générales très suivies qu’il a dû se farcir après son refus de desserrer les cordons de la bourse. In fine il avait cédé, signant les gros chèques que lui réclamait Taboubi. Bouden tiendra-t-elle là où Chahed avait flanché ?
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