Rabat – En prévision du prochain sommet arabe prévu en mars 2022, le président algérien Abdelmadjid Tebboune sollicite le soutien de l’Égypte pour encourager la participation des membres du sommet arabe.
Tebboune devrait se rendre en Égypte à la fin du mois pour une visite d’État dont le programme prévoit une rencontre de haut niveau avec son homologue égyptien Abdelfattah al-Sisi.
Citant des sources algériennes anonymes, l’Arab Weekly a rapporté lundi que M. Tebboune cherche à obtenir le soutien de l’Égypte pour “améliorer le niveau de participation au sommet, notamment de la part des États arabes du Golfe.”
L’Algérie accueillera le prochain sommet arabe en mars dans un contexte de tensions régionales croissantes, notamment avec le Maroc.
Selon des sources qui se sont entretenues avec The Arab Weekly, Tebboune est préoccupé par l’image de son pays et craint d’être isolé lors du prochain sommet arabe.
“La source a indiqué que le président algérien craint que la représentation du Golfe ne soit pas au plus haut niveau, ce qui donnerait du crédit aux rapports sur l’isolement de l’Algérie dans un contexte de maigres résultats diplomatiques”, indique le journal.
Rappelant les gains diplomatiques du Maroc au cours des derniers mois, le rapport parle notamment de la “perte d’influence de l’Algérie sur la question du Sahara occidental”.
Le Maroc partage de solides relations diplomatiques bilatérales avec les pays du Golfe, notamment les EAU, l’Arabie saoudite, le Qatar et le Bahreïn.
Au milieu des tensions maroco-algériennes sans précédent de ces derniers mois, tous ces pays ont semblé prendre le parti du Maroc en réitérant leur soutien indéfectible à l’intégrité territoriale du pays.
Plus récemment, le Conseil de coopération du Golfe, l’organisme régional du Golfe qui réunit l’Arabie saoudite, le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les États-Unis, a renouvelé son soutien à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud.
Cependant, le développement pro-Maroc le plus critique dans les affaires inter-arabes de ces dernières semaines a été l’adoption par la Ligue Arabe de la carte d’indivision du Maroc.
Dans un mémo envoyé à ses états membres avec une carte qui montrait le Maroc incluant ses provinces du sud, la Ligue a recommandé : “Veuillez être informé de l’importance d’utiliser la carte (ci-jointe) des pays arabes adoptée par la Ligue des États arabes.”
Cette décision a rendu l’Algérie furieuse, qui a réagi en s’en prenant au Maroc pour avoir soi-disant rapporté des “fake news” sur l’adoption par la Ligue d’une carte marocaine non divisée.
L’Arab Weekly n’est pas le premier rapport à mentionner l’isolement diplomatique de l’Algérie. Dans une analyse publiée par le New Arab, le PDG de Gulf State Analytics Giorgio Cafiero a déclaré : “les manières dont le conflit du Sahara Occidental s’est dégelé ont laissé l’Algérie se sentir craintive et isolée.”
L’analyse rappelle également la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, affirmant que les Algériens ne s’y sont pas “préparés”.