Meknès – Le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, a exprimé le refus de son mouvement de prendre part au processus politique mené par l’ONU sur le Sahara occidental, promettant que le front séparatiste ne s’engagerait dans aucun effort de paix qui ne garantirait pas “l’autodétermination des Sahraouis”.
Les médias d’État algériens ont rapporté que Ghali pose une condition à la reprise des négociations. Le Polisario “est prêt à reprendre les négociations”, mais “à condition de mettre en œuvre des garanties internationales qui permettent au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.”
Les conditions du front Polisario semblent viser à saper les appels de l’ONU à toutes les parties impliquées dans le conflit pour qu’elles fassent preuve d’engagement envers le processus politique mené par l’ONU.
Avec cette décision, le Polisario rejoint l’Algérie dans son rejet du processus de table ronde qui vise à aider les parties à parvenir à une résolution politique du conflit basée sur le compromis et mutuellement acceptable.
En octobre, l’Algérie a pris la même mesure, “exprimant sa frustration” à l’égard des négociations menées par l’ONU. L’envoyé spécial en charge du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a déclaré que l’Algérie a “publiquement rejeté” le format de la table ronde. Le diplomate a déclaré que le processus est “devenu improductif”.
Le 29 octobre, l’ONU a adopté la résolution 2602, qui prolonge le mandat de la MINURSO, l’opération de maintien de la paix au Sahara occidental, jusqu’en octobre 2022.
La résolution 2602 encourage “les consultations entre l’Envoyé personnel et le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie”. L’ONU a demandé à ces parties de mettre en place un dialogue pour reprendre “les progrès réalisés.”
Cependant, l’Algérie a longtemps persisté dans sa position de simple observateur du conflit, malgré son soutien financier et militaire à la milice qui réside sur le territoire algérien. Le régime militaire algérien a toujours affirmé que seuls le Maroc et le Front Polisario pouvaient parvenir à une solution au conflit.
Ces dernières années, l’ONU s’est opposée à ce point de vue, classant l’Algérie parmi les parties manifestement impliquées dans le conflit. Dans un contexte d’élan général en faveur du plan d’autonomie du Maroc et d’appels au dialogue, les diplomates algériens semblent désormais n’avoir recours qu’à des moyens de saper et de retarder le processus de paix de l’ONU.
Entre-temps, le Maroc a tenu à demander à l’Algérie, à plusieurs reprises, d’assumer sa “responsabilité historique” dans le maintien du conflit au Sahara occidental par son soutien financier, logistique et militaire au Front Polisario séparatiste.
Avec l’hégémonie régionale en jeu, le conflit du Sahara a alimenté les divergences politiques entre Alger et Rabat, enfermant les deux nations maghrébines dans une coûteuse course aux armements tout en bloquant des échanges et une coopération bilatéraux cruciaux.