Commentant l’offensive de l’UE pour sanctionner Moscou dans le cadre de l’affaire Navalny, la diplomatie russe a estimé que les pays européens feraient mieux de se préoccuper de leurs propres problématiques. Alors que les tensions diplomatiques sont vives entre Moscou et l’Union européenne dans le cadre de l’affaire Navalny, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a commenté l’absence de réaction de l’UE quand une certaine opposition s’exprime sur leur propre sol. Elle estime en effet que de nombreux pays de l’Union européenne usent d’une «fermeté de principe» à l’égard de la Russie mais gardent le silence quand il s’agit, par exemple, des Gilets jaunes ou de la situation de Julian Assange.
La diplomate a jugé que l’UE était «sous pression américaine», notamment sur la problématique des droits de l’homme. «Ils ont déployé un véritable arsenal en faveur de notre opposition. Une offensive est en cours», a précisé Maria Zakharova qui intervenait dans une émission sur la radio Govorit Moskva. [Assange] se trouve sur le sol britannique et est soumis à une pression psychologique et au chantage. Ils ne voient pas cela Selon elle l’UE, qui ne ménage pas ses efforts en faveur de l’opposition en Russie, néglige en revanche ses problématiques internes. «Elles sont beaucoup plus compliquées. Comme par exemple, la France avec les Gilets jaunes, les problèmes liés au fondateur de WikiLeaks Julian Assange – qui n’est pas uniquement un problème du Royaume-Uni et des Etats-Unis, mais un problème européen. Pendant longtemps, cela a été le problème de l’Union européenne, il se trouve sur le sol britannique et est soumis à une pression psychologique et au chantage. Ils ne voient pas cela, ils ne veulent pas remarquer cela», a encore souligné la diplomate russe. Les Etats membres de l’UE ont approuvé à l’unanimité fin février de nouvelles sanctions contre Moscou que la diplomatie russe a qualifiées d’«illégales». Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait lui estimé mi-février que l’UE avait «délibérément détruit» le cadre des relations avec Moscou. Le chef de la diplomatie, qui ne cesse de rejeter les «ingérences» occidentales dans les affaires internes de la Russie, répète cependant que son pays reste prêt à coopérer dans un respect mutuel.