L’instance dirigeante de l‘Observatoire des droits et libertés en Tunisie a condamné la décision d’exempter 57 juges et de les priver de la jouissance de la présomption d’innocence et de l’exercice de leur droit de se défendre devant les autorités judiciaires ou les conseils de discipline et de contester sa décision de manière normale, selon le texte du communiqué.
Le Président de la République a dénoncé le discours de violence, de haine et d’incitation qui l’a conduit contre le pouvoir judiciaire, son indépendance et ses dispositions, et son incapacité à présenter une quelconque vision de réforme qui établirait un pouvoir judiciaire juste, impartial et indépendant, ainsi que sa décision de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature et d’installer un conseil temporaire.
L’observatoire s’est également étonné du fait que le Président de la République continue de contredire ses décisions et ses options même après le 25 juillet, soulignant qu’un grand nombre de juges exemptés n’étaient liés à aucune affaire pénale ni à aucune conséquence disciplinaire “et qu’ils paient le prix de la lutte pour leur indépendance et leur opposition à la politique du Président visant à assujettir le pouvoir judiciaire et son utilisation pour régler des comptes politiques ou le prix du non-respect de ses instructions”.
L’Observatoire des droits et libertés en Tunisie a appelé les juges, les avocats, les organisations de la société civile et le peuple tunisien en général à faire face à la persécution continue menée par le chef de l’autorité exécutive, afin de renforcer son contrôle sur toutes les autorités, y compris les autorités législatives et judiciaires.