Rabat – Le Maroc a officiellement mis fin aux fonctions de ses ambassadeurs affectés en Iran et en Algérie.
Dans son dernier journal officiel, le gouvernement marocain a annoncé que le ministère des Affaires étrangères du pays mettait fin aux fonctions de plusieurs de ses ambassadeurs, dont notamment l’envoyé du Maroc en Iran Hassan Hami et l’ambassadeur du Maroc en Algérie Lahcen Abdelkhalek.
Le Maroc a rompu ses relations avec l’Iran en mai 2018, le pays affirmant avoir obtenu des preuves tangibles que l’ambassade d’Iran en Algérie facilitait les liens logistiques entre le Front Polisario séparatiste du Sahara occidental et le groupe militant du Hezbollah soutenu par l’Iran.
Alors que l’Iran a nié les accusations du Maroc, le gouvernement marocain a déclaré qu’il disposait de documents et d’images satellite prouvant que le mandataire iranien fournissait au Front Polisario une formation et un soutien militaires.
Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, a déclaré dans plusieurs interviews en 2018 que le Maroc avait envoyé à Téhéran un dossier soigneusement préparé sur la collusion Polisario-Hezbollah.
“Le dossier comprenait des détails et des “faits avérés et précis : les dates des visites d’officiers supérieurs du Hezbollah en Algérie, les dates et les lieux des réunions avec les responsables du Polisario et une liste de noms d’agents impliqués dans ces contacts”, a déclaré Bourita.
Entre-temps, les tensions entre le Maroc et l’Algérie ont atteint un nouveau seuil en août de l’année dernière, lorsque l’Algérie a annoncé sa décision de rompre tous les liens avec le Maroc. De nombreux observateurs ont vu dans la rupture officielle des relations le point de basculement des tensions algéro-marocaines qui couvaient depuis longtemps.
Bien avant la rupture officielle des relations diplomatiques, cependant, le désaccord entre les deux voisins a atteint son point culminant depuis des années lorsque la présidence algérienne a accusé le gouvernement marocain d’être impliqué dans un complot visant à “saboter la démocratie algérienne” et à saper les intérêts algériens.
Tout en annonçant la décision de rompre les liens avec le Maroc, le ministère algérien des affaires étrangères a recyclé ces affirmations, citant un complot marocain non vérifié contre l’Algérie comme la principale raison de cette rupture diplomatique.
Le ministère algérien a notamment accusé le Maroc d’être à l’origine des incendies de forêt de l’été dans la région de Kabylie. Le Maroc a rejeté les accusations “fallacieuses” et “infondées” d’Alger, mais a insisté sur sa volonté de rester un bon ami du peuple algérien malgré les désaccords politiques avec son gouvernement.
Au-delà des tensions de l’été dernier entre les deux pays, l’Algérie porte depuis longtemps atteinte aux intérêts du Maroc en contestant la souveraineté du pays sur ses provinces du sud. Le régime algérien abrite, arme, finance et soutient le Front Polisario, le groupe séparatiste qui revendique l'”autodétermination” dans la région du Sahara occidental.