Au cœur de cette bataille politique, un homme pourrait faire la différence : Mansour Abbas, le leader du parti islamiste israélien.
le vote arabe compte de plus en plus en Israël. En témoignent les récentes affiches électorales accrochées sur les routes et autoroutes présentant Benjamin “Bibi” Netanyahu comme “Abou Yaïr”, “le père de Yaïr” (du nom de son fils aîné), un surnom que lui donneraient les citoyens arabes israéliens. Avec 1,8 million de citoyens, la communauté arabe israélienne représente près d’un cinquième de la population israélienne. Et une cible électorale de choix sur laquelle Bibi souhaite capitaliser après avoir emporté 87,2 % du vote arabe lors des élections législatives tenues en 2020. Mais au vu des premières projections des élections législatives israéliennes tenues le 24 mars, Netanyahu devra certainement s’appuyer sur un membre particulier de cette communauté : Mansour Abbas et son parti de la liste arabe unie, également connu sous le nom de Ra’am.
Pour rappelle M. Abbas est issu du Mouvement islamique, une organisation de défense des intérêts des musulmans qui s’était scindée en deux branches dans les années 1990 : la branche Nord opposée aux accords de paix d’Oslo entre Israël et les Palestiniens, et la branche Sud favorable à ces accords. Mansour Abbas, qui vit dans le nord d’Israël, s’est engagé en faveur de la branche Sud du mouvement qui concentre ses appuis chez les bédouins du désert du Néguev.
D’après le décompte de quelque 90 % des votes, le Raam a recueilli au moins 155 000 voix sur les 4,42 millions exprimés au total.
L’entrée au Parlement d’une petite formation islamiste dont l’appui pourrait être crucial pour former un gouvernement. Les sondages à la sortie des urnes ne donnaient pas cher de la peau de Mansour Abbas mais, à mesure du dépouillement des bulletins, il est clairement apparu que son parti, Raam, allait entrer au Parlement.
D’après le décompte de quelque 90 % des votes, le Raam a recueilli au moins 155 000 voix sur les 4,42 millions exprimés au total. Soit au moins 3,5 %, donc supérieur au seuil de 3,25 % permettant à une formation de siéger à la Knesset. Selon les projections, cela donnerait cinq députés à la formation de M. Abbas qui a quitté ces derniers mois la « Liste unie » des partis arabes pour mener sa propre campagne.