Les pressions étrangères sur la Tunisie depuis le 25 juillet prennent une nouvelle tournure. Désormais, on hausse le ton et on menace la Tunisie de suspendre toute aide en sa faveur.
C’est ce qu’a laissé entendre le haut représentant et vice-président de la commission Européenne Josep Borrell.
Intervenant hier, vendredi 11 février 2022 sur TV5 Monde, le haut responsable affirme en effet que l’Union européenne est en train de décider l’arrêt de l’aide macro-financière destinée à la Tunisie jusqu’à un retour à la normalité démocratique.
« On demande vivement le retour à la normalité démocratique, nous sommes en train de décider, il y a des propositions là-dessus, de suspendre l’aide macro-financière qui est assez importante à la Tunisie », a-t-il expliqué, et d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une sanction.
« Ce n’est pas une sanction, l’argent qui va directement aux Tunisiens va continuer à être déboursé, mais nous discutons l’arrêt du décaissement des aides macro-financières », a-t-il ajouté.
C’est un nouveau rebondissement que connait la Tunisie juste après la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Depuis, le pays fait face à d’innombrables réactions étrangères mettant en garde contre un retour à la dictature.
Les chefs de mission des ambassades d’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de France, d’Italie, du Japon, du Royaume-Uni, et de la Délégation de l’UE en Tunisie, avaient exprimé leur préoccupation quant à l’appel de Kais Saied à dissoudre le CSM, estimant que cette institution a pour mission d’assurer le bon fonctionnement du système judiciaire et le respect de son indépendance.
Ils réitèrent ainsi leur appel à l’instauration « d’une justice transparente, indépendante et efficace, ainsi que le respect du principe de la séparation des pouvoirs, essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie au service du peuple, fondée sur le respect de l’état de droit et des droits et libertés fondamentaux ».
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