Dans une lettre adressée à l’ONU mardi, la Libye et la Turquie ont décrié les critiques de la Grèce concernant leurs accords sur la délimitation des zones d’hydrocarbures et de juridiction maritime, et ont exhorté la Grèce à mettre fin à ses accusations sans fondement, à sa rhétorique hostile et à ses actions escalatoires et à respecter plutôt les décisions souveraines des deux pays.
“Le protocole d’accord signé le 3 octobre 2022 entre les gouvernements d’unité nationale de Libye et de la République de Turquie sur la coopération dans le domaine des hydrocarbures est un instrument juridique fondé sur le principe de l’égalité souveraine. Le protocole d’accord envisage le développement de la coopération bilatérale dans le domaine des hydrocarbures, à la fois sur terre et en mer dans la Méditerranée orientale et, par conséquent, il respecte pleinement les principes du droit international concernant les relations amicales et la coopération entre les États.” Le représentant permanent de la Libye auprès de l’ONU, Taher El-Sonni, et son homologue turc, Feridun Sinirlioglu, ont déclaré dans une lettre conjointe.
La lettre note que, contrairement aux allégations de la Grèce, le gouvernement libyen d’unité nationale a la capacité de conclure et de résilier des accords internationaux, et que ses lois autorisent le gouvernement à négocier des accords avec d’autres États. Elle a également déclaré que, contrairement aux allégations de la Grèce, il n’existe aucune base juridique aux allégations selon lesquelles l’accord sur les hydrocarbures signé par la Libye et la Turquie contredit le processus politique sous la supervision de l’ONU, étant donné que la feuille de route qui conduira à une solution politique en Libye donne au gouvernement toute autorité dans le processus de préparation des élections.
La lettre a déclaré que l’accord entre la Turquie et la Libye sur la délimitation des zones de juridiction maritime, signé le 27 novembre 2019, a été enregistré conformément à l’article 102 de la Convention de l’ONU et qu’une solution équitable fondée sur le droit international a été atteinte, et a rejeté les affirmations de la Grèce selon lesquelles l’accord viole ses droits souverains.
La lettre indique que les objections de la Grèce audit protocole d’accord au motif qu’il violerait ses droits souverains sont inacceptables pour la Libye et la Turquie.
“Il en va de même pour le prétendu accord de délimitation de la frontière maritime signé entre l’Égypte et la Grèce. Nous les considérons (comme) nuls et non avenus ; ils ne nous sont en aucun cas opposables. Conformément au droit international, la Grèce ne peut prétendre à des droits souverains dans les zones maritimes délimitées entre la Libye et la Turquie.” Il a ajouté.
La lettre indique que la Grèce continue d’interpréter le droit de la mer et le droit international général de manière sélective, affirmant qu’elle ignore le principe d’équité dans la délimitation des frontières maritimes. La lettre indique également que la Grèce se pose illégalement en tant qu’État archipélagique, affirmant que toutes les îles, tous les îlots et tous les rochers doivent être pris en compte dans la délimitation des frontières maritimes, indépendamment de leur emplacement, de leur taille ou de leur capacité à soutenir une habitation humaine ou une vie économique par eux-mêmes.
“Les accords signés entre la Turquie et la Libye sur la délimitation des hydrocarbures et des juridictions maritimes ne violent ni le droit international ni les droits souverains de la Grèce”, indique la lettre, ajoutant que la Grèce tente de discréditer les efforts de la Libye et de la Turquie pour promouvoir le dialogue en Méditerranée à l’ONU. La Turquie et la Libye ont exhorté la Grèce à cesser ses accusations infondées, sa rhétorique hostile et ses mesures qui aggravent les tensions, et à respecter les décisions souveraines des deux nations voisines”. La lettre fait remarquer.