Il semble que le récent rapprochement diplomatique et le retour de la chaleur dans les relations maroco-espagnoles aient perturbé certains partis politiques à Madrid, où l’on tente vigoureusement de piéger les deux voisins en raison de l’incident d'”espionnage” qui a récemment éclaté chez le voisin du nord.
Certains médias espagnols ont établi un lien entre la mise sur écoute de hauts responsables espagnols, dont Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, et Margarita Robles, la ministre de la Défense, et le contexte de la crise qui oppose Madrid à Rabat, suite à la réception d’Ibrahim Ghali, chef du Front Polisario séparatiste.
Lundi, le gouvernement espagnol a annoncé qu’il avait déposé une plainte, par l’intermédiaire du procureur de l’État, au sujet de l’espionnage présumé du Premier ministre et du ministre de la Défense espagnols, via leurs téléphones portables, à l’aide du logiciel Pegasus.
Pedro Sánchez, le Premier ministre espagnol, a chargé Felix Bolaños, ministre de la Présidence, de répondre à ces allégations ; il a souligné que le gouvernement n’accuse aucune partie qui pourrait être à l’origine de cet espionnage “étranger et illégal”.
Le journal “El Mundo” a indiqué que le gouvernement espagnol ne voulait pas spéculer sur qui pourrait être derrière les attaques “illégales” et “extérieures”, notant que l’espionnage du Premier ministre a eu lieu en mai et juin de l’année dernière, un moment particulièrement sensible dans la politique espagnole.
Le représentant du gouvernement a refusé de lier cet incident à la crise qui a éclaté avec le Maroc en mai dernier, affirmant qu'”aucune partie ne peut être accusée, l’enquête est en cours dans cette affaire et nous n’accepterons pas que l’on porte préjudice aux relations de notre pays avec certains pays.”
Les partis d’extrême gauche en Espagne font pression sur le Premier ministre pour qu’il reformule le récent accord conclu avec le Maroc, qui constitue un tournant historique en ce qui concerne le Sahara marocain.
“Tous les dispositifs sont analysés en permanence avec les ressources et les systèmes en place à tout moment et nous attendons les résultats des enquêtes”, a déclaré mardi Isabel Rodriguez, porte-parole des services de renseignement.
“La directrice du CNI est toujours dans son bureau, et elle travaille pour clarifier les faits, et c’est l’étape dans laquelle nous nous trouvons”, a déclaré Felix Bolanos, ministre de la présidence, dans une interview sur Cadena SER.
Il a ajouté : “Nous disposerons d’une information complète, et ce sera la base de toutes les décisions que nous pourrons prendre à l’avenir”, précisant : “Pour l’instant, le responsable du renseignement devra fournir des explications au Congrès. Il ne le fera que devant les députés de la commission des dépenses réservées, qui se tient à huis clos.”
Et le ministre des Affaires étrangères Felix Bolanos a révélé que les téléphones du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles avaient été piratés par le logiciel espion “Pegasus”, sans préciser qui en était à l’origine.