Les États-Unis ont semblé contester la désignation “terroriste” par l’Algérie de groupes tels que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, affirmant qu’ils considèrent l’évaluation du gouvernement algérien comme politique plutôt que véritablement liée à la sécurité.
Le ministère américain des Affaires étrangères a annoncé cette nouvelle dans le cadre de ses “Rapports par pays sur le terrorisme 2021”, publiés le 27 février.
“En 2021, les autorités algériennes ont ciblé plus fréquemment le Mouvement séparatiste berbère pour l’autodétermination de la Kabylie et le mouvement islamiste Rachad, que le gouvernement a désigné comme organisations terroristes en mai”, a rappelé le département d’État.
Les États-Unis considèrent que la désignation de ces deux mouvements comme terroristes par l’Algérie est “politique [plutôt] qu’axée sur la sécurité”, note le rapport, soulignant que les deux groupes sont “très critiques à l’égard du gouvernement et ne semblent pas avoir commis” ce que les États-Unis définissent comme des actes terroristes.
Le département d’État américain s’est également fait l’écho des préoccupations internationales concernant l’utilisation abusive par l’Algérie de la législation antiterroriste pour cibler les dissidents et les détracteurs du gouvernement.
“Le gouvernement a parfois accusé des individus de crimes liés au terrorisme pour des activités qui semblaient relever de l’expression et de l’activisme pacifique”, indique le rapport.
Les mêmes préoccupations ont été exprimées par de nombreuses personnes, y compris des experts de l’ONU, qui ont récemment mis en garde contre la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie en raison de la répression continue des dissidents, des activistes et des groupes de défense des droits de l’homme.
En février, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, a déclaré à propos de la situation des droits de l’homme en Algérie : “Les actes de méditation limitée et de répression contre le mouvement des droits de l’homme doivent cesser”.
Elle a ajouté que la décision du gouvernement algérien de dissoudre les associations de défense des droits de l’homme actives dans le pays constituait “une répression alarmante contre les organisations de la société civile”.
De nombreux autres rapports ont fait état de violations similaires des droits de l’homme, y compris d’autres experts de l’ONU qui, en 2021, ont appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à l’utilisation répressive par le régime algérien de la loi antiterroriste contre les manifestations antigouvernementales.
Selon des rapports émanant de groupes de défense algériens et internationaux, plus de 260 militants font l’objet d’accusations de terrorisme en Algérie