L’administration Biden a frappé plusieurs objectifs en Syrie, liés selon elle à des milices pro-iraniennes. Pour le porte-parole du ministère de la Défense, cette frappe répond à une série d’attaques contes les intérêts américains en Irak. Les Etats-Unis ont frappé le 25 février des infrastructures qui seraient utilisées par des milices pro-iraniennes dans le nord-est syrien – la première opération militaire de l’administration de Joe Biden.
Qualifiant cette opération militaire de « défensive », le porte-parole du ministère de la Défense américain John Kirby, a précisé que des frappes avaient détruit «de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l’Iran, notamment le Kataeb Hezbollah ». « Les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la Coalition en Irak, et à des menaces toujours en cours contre ce personnel», a-t-il précisé. Au moment où le président Joe Biden attend un geste de Téhéran avant de réintégrer l’accord dont Washington s’est retiré en 2018 sous l’administration de Donald Trump, trois attaques ont été imputées par les autorités américaines à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours. Une opération après une série d’attaques contre les intérêts américains Le 22 février, des roquettes sont tombées près de l’ambassade américaine à Bagdad. Le 20 février, des tirs ont visé la base aérienne irakienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d’une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.
Le 15 février, des roquettes ont touché une base militaire accueillant des troupes étrangères de la coalition à l’aéroport d’Erbil (nord de l’Irak). Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition. Les récentes attaques sont survenues après plusieurs mois d’un calme relatif à la faveur d’une trêve acceptée par les factions pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de fermer leur mission diplomatique. Le 25 février, le porte-parole du Pentagone a souligné que «cette réponse militaire proportionnée a été menée en parallèle avec des mesures diplomatiques, notamment des consultations avec les partenaires de la coalition» antidjihadiste en Irak et Syrie. « L’opération envoie un message sans ambiguïté : le président Biden protégera les forces américaines et celles de la coalition », a-t-il conclu. « En même temps, nous avons agi de façon calculée, afin de calmer la situation dans l’est de la Syrie et en Irak ». Après les derniers tirs le 22 février, Washington avait fait savoir que l’Iran serait tenu « responsable des actions de ses affidés qui attaquent des Américains», mais souligné que ses forces éviteraient d’alimenter une «escalade». Le 14 avril 2018, les Etats-Unis, conjointement à la France et au Royaume-Uni, avaient frappé des cibles du gouvernement syrien, accusé par Donald Trump d’avoir mené des attaques chimiques « monstrueuses ». Le gouvernement syrien avait dénoncé une «violation flagrante» du droit international. Condamnation de Damas et Moscou Après les frappes américaines du 25 février, la télévision publique syrienne a dénoncé une «agression américaine», confirmant que des «raids aériens [avaient] visé des secteurs à la frontière syro-irakienne». En outre, Moscou, allié de Damas, a condamné ces frappes : «Nous condamnons fortement ces actions et appelons à un respect inconditionnel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne», a déclaré ce 26 février la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Et d’ajouter : «Nous réaffirmons notre rejet de toute tentative de faire du territoire syrien une arène de règlement de comptes géopolitiques».