Rabat – Les élections législatives tunisiennes de dimanche devraient être marquées par une faible participation, alors que les difficultés économiques et les tensions politiques continuent de peser sur le pays.
Les électeurs devraient choisir entre 262 candidats pour occuper les 131 sièges restants au parlement, un autre tour de scrutin étant prévu en mars pour sept circonscriptions qui n’ont pas de candidat.
Le président Kais Saied a dissous le parlement en 2021 avant de modifier la constitution pour abolir le système parlementaire hybride et se donner plus d’autorité, s’attirant ainsi l’ire des groupes d’opposition.
Le premier tour des élections, en décembre, n’a enregistré qu’un maigre 11% de participation, et 10 candidats se sont présentés sans opposition.
Bien que le second tour de dimanche soit considéré comme l’étape finale de la transformation politique du pays par Saied, la réduction du pouvoir du Parlement signifie qu’il n’aura pratiquement aucune autorité sur le président.
Les principaux partis d’opposition ont décidé de boycotter les élections, y compris Ennahda, le principal rival de Saied. Les partis boycotteurs ont déclaré qu’ils craignaient que les autorités ne gonflent les chiffres de participation à l’élection de dimanche.
Le manque de pouvoir du Parlement semble avoir démotivé les Tunisiens, non seulement pour voter, mais aussi pour se présenter aux élections.
Les modifications apportées par Saied à la structure du pouvoir ont suscité des mises en garde contre un recul de la démocratie, alors que beaucoup voyaient dans ce pays d’Afrique du Nord la seule réussite du Printemps arabe.
Les tensions politiques ont été aggravées par les difficultés économiques du pays, l’inflation et les pénuries ayant fait grimper en flèche le prix des denrées alimentaires essentielles et du carburant.
Le ministre tunisien des affaires sociales, Malek Ezzahi, a déclaré à Nessma TV en 2022 que près d’un million de familles tunisiennes vivent sous le seuil de pauvreté, contre 300 000 familles en 2010.
Ces difficultés font que les Tunisiens ont été plus préoccupés par la nécessité de joindre les deux bouts que de voter aux élections.