Rabat – David Govrin, chef du bureau de liaison israélien à Rabat, impliqué dans des allégations d’inconduite sexuelle et d’irrégularités sur le lieu de travail, est prêt à reprendre ses fonctions, alors que des organisations de défense des droits de l’homme menacent de lancer un sit-in de grève.
Le diplomate impliqué dans le scandale a annoncé son retour au Maroc dans un tweet hier : “Si vous ne pouvez pas dire la vérité, n’applaudissez pas le mensonge *”.
“Je suis très heureux de revenir dans mon deuxième pays, le cher Maroc, pour achever mes nobles missions qui visent à renforcer et à valoriser les liens entre les deux pays”, poursuit le tweet. Une photo de Govrin avec son épouse est jointe au tweet.
M. Govrin a été rappelé en Israël en septembre 2022 en raison d’allégations d’irrégularités sur le lieu de travail et d’inconduite sexuelle. M. Govrin a été suspendu pendant que le ministère israélien des affaires étrangères lançait une enquête sur les violations sexuelles et financières signalées.
Les allégations portent sur l’exploitation et le harcèlement de femmes marocaines au bureau de liaison de Rabat, sur des conflits d’intérêts et sur une mauvaise gestion des litiges sur le lieu de travail.
L’enquête implique directement Govrin dans certaines de ces allégations. Outre les allégations d’inconduite sexuelle, le ministère israélien des affaires étrangères a dépêché une délégation spéciale à Rabat pour enquêter sur la mauvaise gestion d’un cadeau officiel de la famille royale marocaine à Israël.
Ce cadeau, reçu par le bureau de liaison le jour de l’indépendance d’Israël, n’a pas été signalé de manière appropriée au ministère des affaires étrangères et reste introuvable.
À ce jour, les résultats de l’enquête du ministère israélien des affaires étrangères n’ont pas été divulgués.
Réagissant à la nouvelle du retour de Govrin, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a menacé de lancer un sit-in ouvert devant le ministère public si le fonctionnaire israélien reprenait ses fonctions.
“En principe, nous sommes contre toute relation avec Israël, et nous suivrons la question du viol et du harcèlement, même si nous sommes obligés d’entamer un sit-in ouvert devant le ministère public jusqu’à ce qu’il y donne suite, et que le pouvoir judiciaire assume sa responsabilité”, a déclaré Aziz Ghali, président de l’AMDH, lors d’un point de presse tenu à Rabat le mois dernier.