Rabat – La Cour d’appel de Nador a reporté mercredi le procès de 28 migrants impliqués dans les événements de Melilla qui ont eu lieu fin juin, a rapporté la branche de Nador de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
Le procès a été reporté au 27 juillet, après que les autorités aient confirmé l’identité des accusés. Ce délai permettra à la défense de se préparer et de convoquer les plaignants, a indiqué l’association.
Lors du contrôle d’identité susmentionné, l’AMDH a noté que l’une des personnes arrêtées s’est révélée être un ressortissant yéménite, et non soudanais, comme l’indiquaient les documents judiciaires initiaux.
“L’incapacité à vérifier ne serait-ce que la nationalité des condamnés pose de nombreuses questions sur la manière dont ces procédures sont effectuées, et sur la raison pour laquelle la nationalité soudanaise est ciblée de manière disproportionnée”, a déclaré l’AMDH sur sa page Facebook.
Les personnes arrêtées sont accusées de migration irrégulière, ainsi que d’usage de la force contre les forces de sécurité, entre autres charges.
Plus de 60 personnes ont été arrêtées lors des événements du 24 juin à Melilla. Le procès de 36 autres migrants a également été reporté en début de semaine au 18 juillet, à la demande de la défense.
Le vendredi 24 juin, des milliers de migrants ont tenté d’escalader la clôture frontalière de l’enclave espagnole de Melilla afin d’entrer sur le territoire européen.
Les piétinements de la grande foule et les violents affrontements avec la police des frontières ont conduit à la mort de 23 migrants, ainsi qu’à des centaines de blessures subies par les forces de sécurité et les immigrants.
Des organisations de défense des droits de l’homme telles que l’AMDH et le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ont immédiatement ouvert des enquêtes sur cette tragédie, réitérant leurs appels à un traitement humain des immigrants, à une réévaluation des politiques de migration et de protection des frontières, et à une intensification des efforts pour lutter contre les réseaux de trafic d’êtres humains.