La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) devra prononcer, dans les semaines à venir, son verdict sur le recours en annulation présenté par le Polisario, le 27 avril 2019, contre la conclusion de l’accord sous forme d’échange de lettres entre l’UE et le Maroc sur la modification des protocoles n°1 et n°4 de l’accord d’association entre les deux parties de 2012.
En attendant de connaître la teneur de la décision, le Polisario est confiant qu’elle lui sera favorable. Un optimisme exprimé par son avocat Gilles Devers lors de sa participation à une réunion virtuelle avec des sympathisants du Front,. Le Français, la calculette à la main, a conclu que l’Union européenne serait gagnante d’une éventuelle exclusion des produits du Sahara occidental des accords agricole et de pêche conclus avec le royaume.
«La Commission européenne récupérerait ainsi ses droits de douane sur l’agriculture, qui représentent environ 6,6 millions d’euros par an. Sur la question de la pêche, le chiffre s’élève à 30 millions d’euros par an (…) A ces montants s’ajoutent les 52 millions euros que l’UE verse annuellement au Maroc» pour autoriser 128 chalutiers européens, dont 92 espagnols, à pêcher dans les eaux atlantiques du royaume, a-t-il estimé. «Ce sont des questions qui devraient également intéresser les citoyens européens. C’est de l’argent qui manque dans les caisses de l’UE», a indiqué Devers.
La mobilisation du Polisario autour de son recours en annulation devant le CJUE bénéficie de l’appui d’organisations agricoles espagnoles. Les deux parties ont décidé, fin juillet, de faire front commun contre l’intégration des produits du Sahara occidental dans les accords signés avec le Maroc.
Pour mémoire, la Commission européenne a annoncé, en juillet, lors d’un débat au Parlement européens, l’envoi d’une délégation au Sahara pour s’enquérir sur place si les accords de pêche et agricole conclus entre le Maroc et l’Union européenne bénéficient réellement à la population locale. Une visite, coordonnée avec les autorités marocaines.