L’ex-député et secrétaire national à la communication, Atmane Mazouz, a été destinataire d’une convocation de la brigade de la Gendarmerie nationale de Sidi Aïch (Béjaïa) pour comparaître devant la compagnie du même corps de sécurité, mais dans la wilaya de Chlef.
Ce cadre du RCD va répondre présent à cette convocation et compte se rendre dimanche à l’audition. Selon M. Mazouz, les gendarmes voudraient l’entendre sur une affaire qui remonte à deux ans.
Il s’agit de son déplacement au mois de décembre 2019 à Oran pour soutenir la population de la ville qui venait de subir une « répression sauvage» des forces de sécurité, et ce, lors du 44e vendredi de la marche du hirak.
Ce jour-là, explique M. Mazouz dans une déclaration les gendarmes de Chlef ont usé d’«intimidations» et de «coercition» pour détourner son véhicule et l’escorter de force par une escouade de gendarmes vers la wilaya de Béjaïa et l’empêcher, ainsi, de rallier la ville d’Oran.
En ma qualité de député, j’avais tous les droits de me rendre à Chlef pour m’enquérir du sort des manifestants. Mais les gendarmes en ont décidé autrement. J’ai expliqué le but de ma présence, ils n’ont rien voulu savoir. Ils nous ont obligé à rebrousser chemin et ils étaient mobilisés pour nous escorter jusqu’à l’entrée de la ville de Béjaïa», rappelle M. Mazouz.
Après presque deux ans, la justice, dit-il, est « actionnée pour des motifs qui ne peuvent être étrangers à l’engagement politique constant du RCD sur le terrain ». Que reproche-t-on réellement à M. Mazouz ? «Dans la convocation, on me demande juste de me présenter à la gendarmerie de Chlef», se contente d’indiquer le cadre du RCD. Cette affaire a suscité des réactions des militants et citoyens.
Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a tenu à rappeler que la libre-circulation est un droit garanti par les lois du pays et les traités internationaux ratifiés par l’Algérie.
«En plus d’avoir été réprimé dans sa liberté de circulation, puisque empêché par la gendarmerie de se rendre dans la wilaya d’Oran en sa qualité de député pour manifester son soutien et s’enquérir des conséquences de la répression qui s’est abattue sur Oran lors de la marche du hirak, Atmane Mazouz s’est vu convoquer près de deux années après pour être entendu par la Gendarmerie nationale dans la wilaya de Chlef.
Cette atteinte à sa liberté de circulation est d’autant plus grave qu’elle est intervenue durant l’exercice de sa fonction de député», condamne M. Belabbas, qui a déjà dénoncé une «cabale» contre sa personne et les militants et cadres de son parti, avant de signaler que le RCD est «définitivement sorti de la Bourse des trocs».
Les activités du parti lui ont valu, s’indigne M. Belabbas, «des attaques sans précédent de la part du pouvoir, de ses relais politiques et médiatiques et des éternels intermittents constitués de tâcherons du vieil appareil de la police politique»