L’ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt a reconnu que les échecs de la diplomatie française font perdre à la France des partenaires africains clés – en particulier le Maroc et l’Algérie.
Depuis des décennies, la France tente d’apaiser les liens avec l’Algérie, le président Emmanuel Macron s’engageant constamment à continuer à travailler à la réconciliation avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.
L’héritage de la colonisation française reste un sujet sensible pour l’Algérie, qui appelle depuis longtemps la France à “assumer la responsabilité” de son passé colonial troublé.
Dans une interview accordée au média français Causeur, M. Driencourt a reconnu que la France avait misé sur l’apaisement du algérien au détriment des liens historiques avec le Maroc.
“Ce que nous pouvons observer, c’est que Paris a presque entièrement misé sur l’Algérie et, en fin de compte, ce pari algérien, que nous avons poussé, nous fait perdre sur les deux fronts : pas de résultat positif de la part de l’Algérie et une froideur distante de la part de Rabat”, a-t-il déclaré.
Le Maroc et la France ont connu des relations diplomatiques intenses, que les observateurs attribuent à la position ambiguë du gouvernement français sur le conflit du Sahara occidental.
D’autres ont également suggéré que la France était à l’origine de la campagne hostile visant le Maroc au Parlement européen, qui a adopté cette année une série de résolutions accusant le Maroc d’espionnage présumé et de harcèlement d’activistes et de journalistes.
En décembre 2022, la France a annoncé la normalisation des services consulaires avec le Maroc, mais les Marocains ont continué à exprimer leurs préoccupations concernant les rejets injustifiés de visas, les retards de rendez-vous, ainsi que d’autres traitements humiliants des demandeurs marocains de visas français.
“Nous sommes seuls dans ce jeu triangulaire”, a déclaré M. Driencourt dans son interview au Causuer, ajoutant que Rabat cherche maintenant à prendre le siège du conducteur dans sa coopération avec la France en persuadant le gouvernement français de reconnaître sa souveraineté sur ses provinces méridionales du Sahara occidental.