Rabat – Un rapport de l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) de l’Université de Tel-Aviv a détaillé certaines des nuances derrière la récente reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, y compris la possibilité que le Maroc revienne sur certains de ses engagements avec Israël alors qu’il continue à montrer son soutien à la cause palestinienne.
Bien que la reconnaissance soit destinée à renforcer les liens entre les deux pays, qui progressent déjà rapidement, le rapport note qu’il existe une forte possibilité que le Maroc revienne finalement sur certains de ses accords avec Tel-Aviv.
“Cette appréhension découle des considérations nationales et interarabes du Maroc, en particulier de son engagement de longue date en faveur de la question palestinienne, qui jouit d’une grande popularité au Maroc et dans l’ensemble du monde arabe”, explique l’étude.
L’incapacité à garantir le respect de certaines de ces obligations est exacerbée par l’escalade récente du conflit entre la Palestine et Israël, d’autant plus que le Maroc tente de trouver un équilibre entre le développement de ses liens et son soutien à la cause palestinienne en tant que pays arabe.
Au cours des derniers mois, les responsables marocains ont condamné Israël à plusieurs reprises pour les violations commises à l’encontre des Palestiniens et l’escalade du conflit.
La plus récente de ces condamnations est intervenue après que le ministre israélien de la sécurité, Itamar Ben-Gvir, a mené une incursion dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, considérée comme l’un des sites les plus sacrés pour les musulmans.
Une source du ministère marocain des Affaires étrangères a exprimé vendredi la condamnation du Maroc pour la “persistance des incursions de certains responsables israéliens dans la mosquée Al Aqsa et son esplanade avec la participation de certains extrémistes”.
En outre, le rapport indique que les escalades d’Israël – en particulier sa politique d’extension du contrôle en Cisjordanie – sont la raison pour laquelle les relations entre Rabat et le Maroc auront du mal à atteindre des niveaux plus élevés, tels que l’établissement d’une ambassade.
“De telles mesures pourraient amplifier les critiques existantes sur les relations israélo-marocaines, qui sont déjà entendues dans certains milieux – y compris par le parti islamiste qui était au pouvoir lorsque l’accord de normalisation a été signé”, expliquent les chercheurs. “En outre, l’hostilité à l’égard d’Israël est considérable au sein de l’opinion publique marocaine.