Le ministre espagnol de l’inclusion, de la sécurité sociale et des migrations, José Luis Escriva, s’est joint au chœur des voix espagnoles soutenant le Maroc, alors que les efforts du pays pour lutter contre l’immigration clandestine continuent de faire l’objet de vives critiques une semaine après la tragédie de Melilla.
S’exprimant samedi, le responsable espagnol a averti que le Maroc subit les conséquences de la situation difficile dans certains pays d’Afrique subsaharienne, qui souffrent de la guerre et d’une insécurité alimentaire aiguë.
Faisant référence aux récentes critiques virulentes que le Maroc et l’Espagne ont reçues à la suite des incidents tragiques qui ont eu lieu à Melilla la semaine dernière, le fonctionnaire espagnol a rappelé la “forte pression migratoire” à laquelle le pays d’Afrique du Nord a été confronté ces dernières années. “Il faut comprendre la situation au Maroc”, a-t-il déclaré.
Le vendredi 24 juin, plus de 2 000 migrants en situation irrégulière ont tenté de forcer le passage vers l’enclave de Melilla depuis le Maroc. Cette tentative de passage en force a donné lieu à de violents affrontements entre les migrants et les gardes-frontières – marocains et espagnols – qui ont entraîné la mort d’au moins 23 migrants et blessé gravement des centaines de migrants et d’agents de sécurité.
“Le travail que fait le Maroc n’est pas facile”, a souligné la ministre Escriva, soulignant que les autorités marocaines font face à une situation “extrêmement complexe” lorsqu’il s’agit à la fois d’endiguer les vagues croissantes de migrants irréguliers et de lutter contre les réseaux bien organisés de trafic d’êtres humains déterminés à faire un commerce lucratif de la misère des migrants.
Mme Escriva a également souligné l’importance de “faire preuve de la plus grande empathie et sensibilité à l’égard du phénomène migratoire et de ce qu’il signifie.”
De nombreux responsables espagnols, dont le Premier ministre Pedro Sanchez, ont ces derniers jours apporté leur soutien au Maroc, alors que le pays faisait face à ce que beaucoup à Rabat considèrent comme une campagne de diffamation suite à la tragédie de Melilla.