Le ministre espagnol des affaires étrangères, Jose Manuel Albares, a mis en doute les informations faisant état d’un rétablissement de l’amitié entre le Maroc et l’Espagne, affirmant que la récente crise entre les deux voisins ne prendra pas fin de sitôt.
Selon le journal espagnol El Pais, Albares a reconnu que la fin de la crise politique entre l’Espagne et le Maroc n’était pas “proche”.
L’évaluation pessimiste du ministre espagnol des affaires étrangères est basée sur l’absence de toute visite au Maroc dans son agenda et sur le fait que l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, n’est toujours pas rentrée à Madrid.
Le Maroc a rappelé Benyaich pour des consultations en mai 2021 après la décision controversée de l’Espagne d’accueillir le chef du Polisario Brahim Ghali pour une hospitalisation.
L’hébergement du leader du Polisario par l’Espagne a provoqué la colère du Maroc, créant une tension sans précédent entre les deux pays.
Après des mois d’aggravation des tensions, les choses ont semblé se calmer après que Madrid a signalé sa volonté de faire amende honorable et de rétablir une coopération normale avec le Maroc.
Dans un discours prononcé en début de semaine, le roi d’Espagne Felipe VI a souligné l’importance des relations bilatérales qui existent depuis des décennies entre les deux pays et a adressé un message de réconciliation au Maroc. L’Espagne et le Maroc doivent “marcher ensemble” sur la voie du maintien de leurs relations sur des “piliers solides et forts”, a déclaré le monarque espagnol.
D’autres hauts responsables espagnols, dont le porte-parole du gouvernement et le chef du gouvernement Pedro Sanchez, ont soutenu le message du roi Felipe et exprimé leur détermination à renforcer davantage les liens avec le Maroc.
Le ministre espagnol des affaires étrangères a également soutenu qu’il cherche à s’appuyer sur les paroles du roi Felipe, affirmant qu’il prendra le temps nécessaire pour parvenir à une relation solide avec Rabat.
Le roi Felipe VI a également visité le pavillon marocain au salon international du tourisme de Madrid en début de semaine. Les médias espagnols ont décrit cette visite comme un autre message de “réconciliation” adressé au Maroc.
Malgré des commentaires positifs sur la centralité du Maroc en tant qu’allié régional, le gouvernement espagnol n’a pas donné au Maroc ce qu’il veut réellement, a suggéré le journal espagnol El Pais dans un article récent sur l’état fragile des relations entre l’Espagne et le Maroc.
Alors que Madrid semblait vouloir reconnaître le rôle du Maroc sur des questions telles que la sécurité des frontières, le Maroc est plus intéressé à obtenir du gouvernement espagnol qu’il soutienne son plan d’autonomie comme étant le meilleur moyen de mettre fin au conflit sur le Sahara Occidental, a déclaré El Pais.
Alors que la crise entre les deux pays n’est pas encore terminée, le gouvernement espagnol continue de souligner que le contact entre Rabat et Madrid est “fluide”.
Cependant, insiste El País, les gestes de réconciliation du roi Felipe VI “n’ont pas fait bouger les autorités marocaines, qui insistent pour demander que l’Espagne s’aligne sur leur offre de statut d’autonomie pour le Sahara Occidental.”